Vie

Patinoires extérieures : Patin libre

Partie intrinsèque du patrimoine de l’hiver québécois, les patinoires extérieures sont de retour pour le plus grand plaisir des gamins fervents de hockey, mais aussi pour les amateurs de patin libre. Un loisir rassembleur dont la popularité n’est pas près de fondre.

Les patinoires extérieures vont bientôt envahir les parcs, cours d’école et autres lieux publics facilement accessibles. Comme chaque hiver, elles viennent ajouter de la vie dans les quartiers. Elles sont désormais si nombreuses – 275 à Montréal seulement – qu’il est possible d’en établir un palmarès et de patiner tous les jours sur une glace différente si l’envie nous prend.

Il faut dire que le phénomène ne date pas d’hier. Le Vieux-Port de Montréal en est un bon exemple. Depuis 1987, une patinoire (maintenant réfrigérée) permet aux adeptes de s’adonner à leur loisir avec une vue magnifique sur la ville. Il faut toutefois remonter au milieu du 19e siècle pour retrouver la trace des premières patinoires, à même le fleuve Saint-Laurent. "À cette époque, la rue était sensiblement au même niveau que le fleuve, ce qui facilitait son accès, surtout que les activités portuaires étaient en arrêt pendant l’hiver", explique Cybèle Robichaud, spécialiste du patrimoine à la Société du Vieux-Port.

Les photos d’archives qu’elle détient démontrent la popularité du patin, qui se déclinait sous plusieurs formes: "Des gens ont même modifié des vélocipèdes, genre de tricycles avec une énorme roue à l’avant, en y ajoutant des lames à l’arrière." Ces installations bien appréciées de la classe ouvrière ne trouvaient pas le même écho chez les mieux nantis, qui préféraient les patinoires intérieures comme celle du Victoria Rink. La construction des hangars permanents au début du 20e siècle a provoqué la fin du patinage de loisir dans le secteur du Vieux-Port, jusqu’à son réaménagement récréatif dans les années 80.

Patin collectif

L’esprit festif du patinage s’est conservé et, 150 ans plus tard, celui-ci fait toujours la démonstration de ses vertus rassembleuses. Tellement que le centre commercial Le Boulevard, dans Saint-Léonard, a choisi d’installer une patinoire intérieure en glace synthétique plutôt que de créer un traditionnel village du père Noël cette année. "Nous étions à la recherche d’une activité qui pourrait toucher tous les gens, même ceux qui ne fêtent pas Noël. C’est une question pertinente puisque le centre commercial est dans un arrondissement multiculturel. L’idée d’une patinoire était la plus attrayante", explique Stéphanie Quirion, en charge des communications pour le projet. Un genre d’accommodement plus agréable que raisonnable! "Il faut voir les visages des gens quand on leur dit qu’ils peuvent emprunter gratuitement des patins et suivre des cours sans débourser un sou. Il y a plusieurs enfants qui n’ont jamais eu la chance de patiner avant." L’aménagement de cette patinoire est accompagné du programme Patine-o-fun, une initiative communautaire qui permet au plus grand nombre de profiter des joies du patinage.

Malgré cet exemple d’implication privée, l’implantation d’une patinoire relève plus souvent des fonds publics. Kino-Québec, un programme du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, du ministère de la Santé et des Services sociaux et des Agences de la santé et des services sociaux, travaille auprès des communautés pour promouvoir les sports d’hiver par le biais de sa campagne "Plaisirs d’hiver". D’après le site du programme, la campagne a permis de renforcer le sentiment d’appartenance à sa communauté chez les 581 municipalités participantes. Quant aux bienfaits sur le corps, Kino-Québec évalue que trois séances de 50 minutes de patinage à un rythme soutenu constituent une méthode d’entraînement efficace pour atteindre le seuil minimal d’activité physique recommandé.

Patin à son pied

Encore faut-il avoir envie de chausser ses patins pour près d’une heure – le confort étant proportionnel au temps que l’on voudra passer sur la glace. Depuis quelques années, les patins conçus spécialement pour un usage de loisir gagnent en popularité. "Les bottines de ces patins ressemblent plus à celles des patins à roues alignées. Ils sont aussi plus chauds que les patins de hockey ou de patinage artistique", indique Dominic Lessard, gérant à Hockey Experts. Le soutien de la cheville est toutefois accentué dans un patin de hockey. "On ne peut pas jouer au hockey avec un patin de loisir", précise-t-il en ajoutant que les patins artistiques sont carrément à proscrire pour du patinage libre. Mesdames, il est d’ailleurs inutile de vous en tenir au classique blanc crème maintenant que la très en vogue Pippa Middleton (soeur de la duchesse de Cambridge) a fait une sortie chaussée de patins d’homme. Son attrait auprès de la gent masculine n’a pas diminué d’un iota!

Adresses /

Patinoire du Vieux-Port
Bassin Bonsecours, Vieux-Port de Montréal
www.quaisduvieuxport.com

Patinoire du centre commercial Le Boulevard
Angle Jean-Talon et Pie-IX
www.centreleboulevard.com

Plaisirs d’hiver, Kino-Québec
www.mels.gouv.qc.ca/plaisirshiver

Hockey Experts
www.qc.hockeyexperts.ca