L'Espagne à vos pieds
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L'Espagne à vos pieds

Connaissez-vous les espadrilles? Très populaires en Europe depuis des siècles, ces chaussures à base de corde de jute et de toile de lin ont été abondamment copiées, jamais égalées. Et il n’y a qu’une seule adresse à Montréal pour trouver ces chaussures idéales pour l’été: l’Espadrille Store.

Diego Arnedo a grandi en Belgique, puis a pris racine au Québec quand il s’est uni à Gabrielle Cousineau, alors danseuse de ballet. Après avoir travaillé comme bédéiste et comme directeur commercial, rien ne le prédestinait à l’espadrille, si ce n’est, peut-être, l’appel de ses origines. Et il a fallu que son voyage de noces l’amène dans le village natal de ses grands-parents, Cervera del Rio Alhama, pour que celles-ci s’expriment. «C’est un peu comme dans Astérix, explique-t-il en riant. C’est un petit village d’irréductibles, le seul qui reste en Espagne à se dédier à l’espadrille faite à la main.» On pourrait se dire qu’en bon Espagnol, Diego exagère. Mais non, c’est véridique! Tous les habitants de ce village ont une seule et même occupation: l’espadrille.

Toutefois, ne cherchez pas la concurrence entre les familles de ce lieu, puisqu’elles travaillent main dans la main, chacune ayant sa spécialité, de la forme de la semelle jusqu’à la coupe des tissus et, enfin, la couture de la chaussure à la main. Et cela aboutit à des productions non négligeables de 20 000 à 40 000 paires d’espadrilles chaque année, avec des variations de couleur et de style qui peuvent séduire une vaste clientèle. Toutefois, cette même production se serait cantonnée à certaines boutiques espagnoles et françaises si Diego n’avait pas eu l’idée de faire connaître cette tradition en Amérique du Nord. Il a ainsi ouvert en 2008 son magasin Espadrille Store, qui compte à présent des clients d’ici ou de très loin, comme des Européens (sic) à la recherche de qualité.

Reconnaître une vraie espadrille

En puriste passionné, Diego Arnedo suggère de vérifier quatre points centraux lorsqu’on veut s’assurer que des espadrilles sont des «vraies». Le premier concerne la toile, qui doit être d’aussi bonne qualité à l’intérieur qu’à l’extérieur. En second lieu, la couture doit être inégale, c’est ce qui en fait la marque artisanale. Et attention au bout de l’espadrille, qui doit lui aussi être cousu et non simplement collé. Troisièmement, les semelles doivent être à 100% faites de corde. Pour le savoir, il suffit de regarder l’intérieur de la chaussure. On peut aussi chercher la mention Made in Spain, un gage de qualité. Enfin, les vraies espadrilles sont la plupart du temps moins chères que les fausses! Alors, méfiez-vous des imitations que l’on voit dans d’autres magasins.

Des modèles pour tous les styles

Même s’il avance que ses modèles sont assez classiques, Diego Arnedo dispose tout de même d’un beau choix d’espadrilles en boutique. Du modèle traditionnel Dali, que portait le principal concerné comme, jusque dans les années 1950, la majorité des femmes et hommes espagnols, jusqu’aux espadrilles à semi-talon ou à talon, un courant lancé par Yves Saint Laurent dans les années 1960 et dont le succès ne s’est jamais démenti. Et des couleurs neutres jusqu’au carré vichy ou aux teintes bonbons, à bout ouvert ou non, l’espadrille peut vraiment aller à tout le monde. Diego a fait une seule exception dans son magasin avec les Avarcas, un modèle en cuir aux lignes plus épurées lui aussi artisanal et originaire d’Espagne. «J’ai acheté une paire de ces chaussures et j’ai vraiment tout fait avec, à part les donner au chien: j’ai joué au foot, suis allé dans l’eau. Tout, je vous dis. Et je n’ai pas réussi à en venir à bout, alors j’ai décidé de les rentrer au magasin.» Vous l’aurez compris: à l’Espadrille Store, les modèles sont faits pour durer. Comme la tradition, on l’espère!

Espadrille Store

4518, rue Saint-Denis, Montréal

514 419-9922

espadrilles.ca