Restos / Bars

Kazu : Oishii izakaya!

Traduction du titre? Délicieux troquet! Kazu, c’est l’autre facette de la gastronomie japonaise. Conviviale, oui, mais aussi succulente. Et ça, on aime.

Oubliez les traditionnels sushis, Kazu vous emmène hors des sentiers battus de la cuisine japonaise telle qu’on la conçoit ici depuis les années 80. Kazu est aux antipodes du resto BCBG, plus proche du bistro de quartier sans prétention. Mais attention, en cuisine, c’est du sérieux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il vous faudra probablement faire la file pour avoir une place. Dans ce coin de la rue Sainte-Catherine et du quartier de l’Université Concordia, Kazu est logé dans un minuscule local. Quelques tables, un bar: en fait, on est carrément dans la cuisine. L’équipe (japonaise) vous accueille avec grands sourires et s’empresse de vous aider à décortiquer le menu avec un français boiteux, certes, mais on ne peut qu’apprécier l’effort. C’est bruyant, vivant, animé et carrément sympathique. Notre conseil: installez-vous au bar pour profiter du spectacle. Le chef et ses cuisiniers travaillent vite, avec précision et visiblement beaucoup de passion pour concocter cette cuisine rustique mais soignée et joliment présentée.

Teishoku

Au menu, vous dites? Regardez derrière vous! Comme dans les izakayas du Japon, on affiche le menu sur des feuilles volantes collées au mur. Ici, c’est écrit en anglais… Nous commençons avec une petite soupe à l’oeuf et au gingembre, très douce. La salade est tout aussi lilliputienne, composée de quelques feuilles aromatisées d’huile de sésame et d’un écrasé de pommes de terre. Une mise en bouche, en fait.

Ensuite, les choses sérieuses commencent. Le "calcium salmon" est intrigant. Il rappelle vaguement des rillettes de saumon que l’on aurait étalées grossièrement au pinceau sur le bord de l’assiette. Au centre, des tortillas de blé grillées au charbon. Et quelques flocons de riz, pour faire joli. Très bon.

La salade de tofu style kimchi est superbe. D’influence coréenne, ce kimchi se compose de chou fermenté et de gingembre mariné sur un beau morceau de tofu soyeux maison. Étonnamment séduisant.

Le porc "48 heures" a beaucoup de succès ici. Et pour cause, la viande, longuement cuite, est d’une tendreté exemplaire et se présente sur un lit de riz impeccable, décoré d’oignon vert, de graines de sésame, d’oignon et de gingembre mariné. Les parfums sont discrets, d’une humilité toute japonaise.

L’excellent tartare de thon et de saumon dans son bol nous a tout autant séduits: recouvert de nouilles frites, agrémenté des mêmes condiments marinés, c’est à la fois fin et nourrissant.

Vous vous demandiez quoi boire avec tout ça? Laissez faire le vin, il y a peu de choix, une bonne Sapporo en fût fera très bien l’affaire.

Deza-to

Surprise! C’est tout simple: des crèmes glacées maison, à l’italienne, rehaussées des saveurs locales: thé matcha en poudre ou saké, c’est tout bonnement délicieux. Oishii!

Emballant /
Une expérience hors du commun. Pendant une heure ou deux, nous vous promettons que vous quitterez Montréal pour Tokyo. Exotique! Notez qu’en ce moment, le restaurant vend des t-shirts pour soutenir l’effort des équipes de secouristes venant en aide aux victimes du terrible tsunami. 20 $ pièce.

Décevant /
Tout petit le Kazu, alors oubliez l’intimité. L’attente, évidemment, peut être pénible, mais les beaux jours arrivent, au moins. L’odeur de graillon, car la cuisine est ouverte et assez mal ventilée.

Combien? /
Comptez 25 $ par personne hors taxes, service et boissons pour un joli festin: c’est plutôt abordable, ici.

Quand? /
Du lundi au dimanche de 11 h 30 à 15 h, puis de 17 h 30 à 22 h.

Où? /
Kazu
1862, rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal, 514 937-2333
Pas de réservations possible.