Embarquement pour le Soupeménistan
Vie

Embarquement pour le Soupeménistan

Sitôt la rentrée des classes passée et le premier arbre jauni, on dirait que l’appel de la soupe se fait sentir. Au lieu du proverbial bouillon de poulet, pourquoi ne pas plonger sa cuillère dans une soupe d’ailleurs? On profite du petit vent d’automne pour se pencher au-dessus des cinq meilleurs bols d’arômes exotiques de Québec, comme un voyage aux quatre coins de la planète potage.

Bouillonnement à l’asiatique

Le calme relatif de la rue est trompeur: aussitôt que l’on pousse la porte du Hosaka-ya Ramen (75, rue Saint-Joseph Est, 418 780-1903, www.hosaka-ya.com),on est happés par l’énergie contagieuse qui se dégage de cette nouillerie. Accueillis avec chaleur en japonais («Irasshaimase!»), on s’attable au comptoir pour découvrir les vrais ramens, faits tous les jours à la main. Tokyo ou Sapporo? Chaque ville a son bouillon typique: soya pour l’une, miso pour l’autre. Garnie d’algues nori, de pousses de bambou et d’un demi-œuf cuit dur, avec ou sans porc châshû, la délicate préparation est aussi délicieuse pour les yeux que pour le palais.

Les papilles habituées aux épices vibrantes sauront apprécier la soupe huê du Thang Long (869, côte d’Abraham, 418 524-0572). En version soupe-repas, c’est un menu parfait pour qui a besoin de s’ouvrir les voies respiratoires… Seuls les plus courageux oseront ajouter un trait de sriracha, qui sera superflu pour les palais plus sensibles. Ces derniers trouveront plutôt leur plaisir dans la mulligatawny du Sahi Tandori (326, rue Dorchester, 418 523-4514). Ce riche potage traditionnel anglo-indien, dont l’arôme de curry éveille les sens sans brûler la langue, n’est qu’un prélude au reste du menu. On se permet toutefois d’essuyer le fond avec un pain naan cuit sur place.

 

Destination… Limoilou    

Une soupe latina à monter soi-même, façon meubles suédois? Dans le pozole, le bouillon aux fèves et au porc est servi à part, alors que sur un plateau se trouvent tortilla frite, salade hachée, oignon, herbes, tranche d’avocat et quartier de lime. On se familiarise avec cette savoureuse soupe sud-américaine à La Salsa (1063, 3e Avenue, 418 522-0032), alors que le plaisir de jouer avec sa nourriture n’est pas interdit, le tout sous le sourire bienveillant de la propriétaire, dont c’est la recette familiale à la salvadorienne.

Si l’envie de sucré nous prend, il nous suffit de prolonger la marche sur la 3e Avenue vers le Soupe & Cie (522, 3e Avenue, 418 948-8996, soupecie.com). On profite des derniers rayons de l’été indien sur la terrasse pour admirer l’action ou on se réfugie à l’intérieur de ce cocon rustique chic. On y déguste des soupes sucrées: chocolat, caramel, citron, érable… il y en a pour toutes les cuillères! On n’hésite pas à gratter le fond avec la sienne, histoire d’attraper les perles de tapioca géant qui s’y cachent. Le pays d’origine de cette drôle d’idée? On l’ignore, mais il se pourrait bien que ce soit le Plaisirstan.