Restos / Bars

Mirchi : Inde en or

Une balade dans le Vieux-Port pour une queue de castor? Et pourquoi pas plutôt un poulet tandouri? Ou de l’agneau au piment fort? La bonne cuisine du Mirchi est certainement une belle occasion en or.

Notre Guide Voir recense une petite vingtaine de restaurants indiens d’intérêt à Montréal. Choix éditorial mais non exhaustif puisque, en fait, on en trouve au moins une cinquantaine sur l’île. Difficile de choisir? Notez quand même que leurs voisins chinois sont trois fois plus nombreux à tenir échoppe gourmande dans la métropole! Bref, lorsqu’on a le goût d’un agneau korma ou d’un bon vieux poulet au beurre, on a carrément l’embarras du choix. Les purs et durs opteront pour le quartier Parc-Extension, les plus frileux, pour la poignée dans le secteur du Mile End. Mais celui de cette semaine risque de vous intéresser particulièrement si vous êtes un touriste estival puisqu’il se trouve dans le Vieux-Montréal, à une encablure du Vieux-Port. Il donne sur la petite place d’Youville, plutôt tranquille, et se remarque par les quelques tables au pied de la porte. Une mini-terrasse si ça vous chante, mais on ne saurait trop vous encourager à aller vous vautrer dans les banquettes remplies de coussins confortables, sous l’oeil vigilant de Ganesh, le Dieu éléphant. La salle est belle notamment grâce à son mur de briques qui contraste avec les nappes blanches. Au sous-sol, une autre salle accueille avec espace les groupes d’amis, en toute quiétude. Et ça se remarque tout de suite, le service est affable et sympathique. Alors, on entre?

AU MENU

À la démesure de ce continent et de ses cuisines variées, la carte de Mirchi (ne vous l’ai-je pas encore dit? C’est aussi le nom d’un piment) développe en 10 pages (!) de nombreuses saveurs, bien classées par ingrédient principal. Entrées, spécialités du tandour, poulet, agneau, boeuf, fruits de mer, légumes, riz et biryanis, pains, alouette. Non, pas de l’alouette pour vrai, ce n’est qu’une expression! Longue, la carte a le mérite d’être claire et lisible, et détaille en une ligne les composantes de chaque plat. Parfait pour le néophyte, ou si vous ne maîtrisez pas complètement l’art des fameux masalas, ces complexes mélanges d’épices. Commençons donc avec les entrées et sautons sur l’occasion: on nous propose un assortiment. Un samosa (ce triangle de pâte feuilletée aux légumes épicés), un pakora (encore des légumes en macédoine, mais frits dans le ghee, le beurre clarifié indien), du poulet tikka, de formidables oignons bhaji (les rondelles d’oignons locales), deux sauces (une à la menthe, l’autre au tamarin) et une salade. Belle entrée en matière qui nous dit deux choses: ce soir, nous allons nous régaler, mais nous aurons aussi besoin de quelques verres de lait pour calmer nos papilles allumées par le fameux mirchi. Car, c’est un fait, notre cuisinier indien ne badine pas avec les piments et relève bien les plats. Dans ce cas, réclamez un lassi, ce doux yogourt liquide aromatisé à la mangue. Et si vous le trouvez trop sucré, gardez-le donc pour le dessert.

On continue? Dans la multitude de choix, nous avons voulu vérifier la qualité du poulet au beurre. Un grand classique très demandé, du poulet cuit dans une sauce suave et crémeuse, légèrement relevée. Sur la carte, on offre de choisir entre doux et épicé. Mais comme le cousin voyageur, invité ce soir-là, baragouinait quelques mots d’hindi avec le patron, ils nous l’ont servi, sans nous le demander, bien épicé. Délicieux. Nous voulions aussi de l’agneau, et faire une découverte. On nous l’a donc servi à la manière pathia, dans une sauce aigre-douce de style perse, avec noix de coco et coriandre. Viande tendre, beaucoup de parfums subtils: c’est excellent. Et les végétariens? Ils sautent sur l’achari paneer, des cubes de fromage aux cornichons, dans une sauce toujours aussi embaumante. Dites, quelle merveille, une cuisine bien faite! D’autres notes prises pendant le repas: le pain nan, bien gonflé, est impeccable, le riz, bien cuit, et l’ambiance, franchement agréable. La carte des vins (quoiqu’il soit impossible de tenter quelque mariage d’intérêt) est courte, classique et efficace. Prenez donc une bière, plutôt.

DOUCEURS

Parle-t-on vraiment de desserts dans la cuisine indienne? Pas ici, en tout cas, parce que repus comme nous étions, nous avons simplement vidé notre lassi en guise de douceur. Et c’est largement suffisant.

EMBALLANT

Très belle variété de plats qui font le tour de cette cuisine vaste et complexe. Pas moins de sept sortes de pain nan, tout de même! Un beau resto, avec un foyer pour les soirées plus froides et quelques tables estivales en terrasse pour mater les passants. Et le cousin voyageur s’est régalé. Bon signe.

DÉCEVANT

Un bémol, et ce n’est absolument pas avec l’intention de relancer quelque débat linguistique: notre serveur avait beau être serviable et très gentil, il ne parlait pas français. Toujours un peu embêtant.

COMBIEN?

À midi, table d’hôte à bon prix, préparez une quinzaine de dollars. En soirée, préparez une trentaine de dollars par personne.

QUAND?

Tous les jours, de 12 h à 14 h et de 17 h à 23 h.

OÙ?

Mirchi


365, place d’Youville, Montréal
Réservations: 514 282-0123
Site Internet à venir: restaurantmirchi.com