Daniel Boulud? Une pointure. À son actif, plus d’une dizaine de restaurants, dont un triple étoilé Michelin, à New York. De Londres à Miami, de Palm Beach à Singapour, ce «serial restaurateur» cumule les succès. Pour Boulud, le Ritz-Carlton de Montréal s’est refait une beauté, à coups de millions de dollars. La salle, aux boiseries riches et aux notes cuivrées, respire le luxe. La verrière, lumineuse, s’ouvre sur un jardin luxuriant où coule une cascade et batifolent quelques canards. Les fauteuils et les tables ont été voulus très confortables. Le service, impeccable, acquiesce à toutes vos demandes, en toute discrétion.

Au menu

Pour sa cuisine, notre chef émérite a fait appel à un de ses hommes de confiance, Riccardo Bertolino, qui a travaillé dans plusieurs de ses restaurants. Il a aussi construit un réseau de fournisseurs locaux. Le menu, axé sur le produit frais, prend parfois l’accent méditerranéen.

Nous avons ainsi goûté à une gastronomie plutôt classique, parfaitement exécutée et joliment présentée, sans surprises. Le duo de saumon (rillettes à l’huile d’olive, gravlax) est impeccable. Le pâté en croûte de pintade et foie gras (clin d’œil aux origines lyonnaises de M. Boulud) est également parfait. Joli travail aussi du côté de ce gros pétoncle assis sur quelques asperges blanches et morilles. La sauce, un jus de viande crémeux, masquait cependant la délicatesse du coquillage.

Côté plats, nous avons apprécié la texture suave de cette morue noire pochée à l’huile d’olive, rehaussée de haricots coco, de fenouil, de tomates et de croquettes de brandade de morue. Les raviolis à la ricotta de brebis et leur pesto étaient tendres et savoureux. Le ris de veau (un seul morceau!) et le filet de veau, rosé, étaient accompagnés d’asperges vertes, de pommes amandines et de prosciutto dans un jus parfumé à la sauge. Délicat. Et le bœuf? Très beau short rib braisé au vin rouge, qui se coupe à la fourchette, et son contrefilet rôti garni de carottes aux câpres et de gourganes.

Douceurs

Même plaisir du côté des desserts: le fondant au chocolat coulant, gorgé de caramel à la fleur de sel et flanqué d’une crème glacée au lait caramélisé, est un must. La mousse gianduja (style Nutella), son croquant au praliné et son sorbet au limoncello est un pur délice.

Emballant /
Le cadre magnifique, le service professionnel, les plats parfaitement réalisés: tout concourt à un repas exemplaire, presque sans fausses notes.

Décevant /
Les portions: l’entrée de saumon, notamment, ainsi que le petit morceau de ris de veau nous ont paru un peu chiches. Il manque également, dans cette cuisine classique, cette petite note de folie ou de découverte qui nous allume.

Combien? /
Comptez 65$ environ par personne, avant boissons, taxes et service. Menu dégustation cinq services: 70$.

Quand? /
Le midi: du lundi au samedi de 12h à 14h30. En soirée: tous les jours de 17h30 à 22h.

Où? /
1228, rue Sherbrooke Ouest
Info et réservations: 514 842-4212 ou ritzmontreal.com