Hosaka-Ya ramen
Restos / Bars

Hosaka-Ya ramen

Ouvert il y a deux ans, le resto le plus dépaysant de Québec poursuit sa route sur une voie payante: celle de l’authenticité et d’une parfaite maîtrise en cuisine.

Mon cœur balance souvent entre les deux Hosaka-Ya: le sushi (à Limoilou) et le ramen (dans Saint-Roch). Mais quand le mercure me fait broyer du noir que seule une soupe peut dissiper, le second l’emporte. Surtout qu’il me propulse loin de Québec et de son frette, avec son ambiance déjantée et son personnel enjoué qui nous accueille d’un vibrant «Irasshaimase!» (Bienvenue!).

Après une courte attente (on ne prend pas de réservations ici), nous voilà assis sur la banquette, adossés à un lambris de bois sombre qui contraste avec le rouge incendiaire des murs, sous des luminaires-boules, en train d’examiner la carte des cocktails. Alcool de prune? Non: shiso vodka! Un drink simple que vient délurer le sirop de shiso, une herbe au goût évoquant la cerise et la pomme.

Pétris d’habitudes, nous savons tous déjà quelle soupe nous commanderons, mais hésitons devant les tsumamis, de petites portions qu’on ne finit plus de comparer aux tapas. Kimchi (légumes marinés à la coréenne), poulet frit kara age, tofu frit dans une sauce dashi? Bénédicte assouvit son envie de bouffe saine avec un bol d’edamames croquants (quand même saupoudrés de sel). Nous avalons vite les gyozas aux crevettes de David: la pâte de ces dumplings est d’une fraîcheur irréprochable, et les saveurs de la farce se révèlent habilement à tour de rôle. La vinaigrette de la salade wafu nous réjouit: loin du nappage crémeux digne des vinaigrettes de la marque homonyme, elle est à base d’un jus de légumes (dont des betteraves) fait à l’extracteur, de sésame et de yuzu. Les beignets de pieuvre, eux, en jettent avec leur garniture de très minces feuilles de bonite séchée, qui ondulent et semblent «respirer».

Aurons-nous faim pour nos soupes, que la serveuse – d’une extrême gentillesse et répondant à nos questions les plus précises – apporte rapidement? Rien n’est moins sûr. Mais elles sont magnifiques, et leurs parfums nous débloquent un petit coin d’estomac. David a choisi la Kimchi ramen, dont le bouillon au miso à la coréenne, orangé et rehaussé de sauce piquante, est garni de légumes, de poulet, d’un œuf (plus dur que mollet), de kimchi, de maïs et de délicieuses nouilles ramen maison. Cuites à la perfection, elles résistent juste ce qu’il faut sous la dent. Bénédicte et moi avons toutes deux les mêmes garnitures, mais j’ai opté pour le bouillon shôyu (comme dans la région de Tokyo, dixit le menu), et elle, pour le miso (de la ville de Sapporo). Comme mon appétit s’est fait tout petit et que je suis folle de mon bouillon à base de sauce soya, vinaigré et un brin sucré, je n’en fais qu’une «slurpée» et ne touche presque pas à ce qui y fait trempette: tendre porc châshû, nouilles, légumes sautés, fèves germées, œuf, pousses de bambou, algues nori et  naruto (une décoration japonaise blanche faite de pâté de goberge, au cœur de laquelle s’enroule une spirale rose). Il faudra un plat pour emporter tout ça à la maison.

Je trouverai quand même le moyen de me désoler qu’il n’y ait plus pour dessert de crêpe au chocolat avec pâte de fèves azuki et crème matcha. Et me consolerai avec une crème glacée maison à la prune umeboshi.

Emballant /

Les saveurs maîtrisées, équilibrées, nuancées. Le service informé et rapide, couronné d’un sourire. La musique indie ascendant rétro.

Décevant /

Le dessert en rupture de stock.

Combien? /

Pour trois services, pour deux personnes, environ 45$ (excluant boissons, taxes et pourboire).

Quand? /

Midi et soir du mardi au vendredi; le samedi soir.

Où? /

Hosaka-Ya ramen

75, rue Saint-Joseph E., Québec

418 780-1903

hosaka-ya.com