Restos / Bars

Decca77 : Éloge du moins

Avec son nouveau côté Brasserie, le Decca77 démocratise la gastronomie grâce à des plats tout simples, signés Gilles Tolen.

J’ai donné rendez-vous à un ami à la nouvelle section Brasserie du Decca77, à un coin de rue de là où doit s’ébranler la manifestation du 22 juin. Précision: mon copain affiche le carré rouge et le Decca77 est, disons, sur l’heure du midi, un établissement qui attire davantage les chefs d’entreprise que les leaders étudiants.

Qu’à cela ne tienne, nous avons refait le monde autour d’un repas simple mais tout en finesse, dans une bulle climatisée à l’abri des turbulences sociales, entourés d’hommes d’affaires en veston-cravate. Les sièges en tissu doux chocolat au lait, les murs de granit ou capitonnés rose fuchsia et les immenses celliers vitrés procurent un contexte propice à brasser de petites ou de grosses affaires, hors du temps et du monde extérieur.

Au menu

Alors que la section Restaurant mise sur la gastronomie et un brin de moléculaire, la section Brasserie offre des plats bistro classiques et sans fla-fla. Les portions sont raisonnables, les ingrédients, traités avec déférence, et on prête une attention particulière aux détails. Bref, on sort de table rassasié sans être alourdi. Cette simplification porte la signature du chef Gilles Tolen, en poste depuis mars dernier (M. Tolen a participé au démarrage de la Brasserie T!, avec Normand Laprise).

Chaque journée est représentée par un plat du jour coûtant 19$ et incluant une soupe ou une salade. Celui de vendredi était un vivaneau simplement poêlé et servi sur une fine purée de salsifis. En légumes d’accompagnement: quelques demi-tomates cerises arrosées d’une sauce vierge, quelques tronçons de tiges d’ail et des bok choys. Chaque ingrédient pris séparément peut sembler banal, mais c’est au moment où on les mélange que le mariage de goûts prend son envol.

Pris à la carte, LE plat bistro par excellence: un steak frites. Celui du Decca77 est un contre-filet Angus, servi selon la cuisson demandée. Dans un petit ramequin, une sauce au vin rouge permet à la viande de se draper d’un peu plus de «oumpf». Et les frites? Elles sont excellentes parce qu’à la fois tendres et croustillantes, et saupoudrées d’épices à steak. Une mayo maison aux herbes, demandée en surplus, a fait de ce mets tout simple une joie.

Les deux plats principaux ont été précédés par la soupe du jour, une crème de maïs froide onctueuse et douce au goût, et un tartare de saumon moitié gravlax, moitié saumon cru, rehaussé d’une huile d’olive aromatisée au citron et yuzu. Très agréable.

Douceurs

Le menu sucré offre plus de surprises et d’originalité que le menu salé. À preuve, ce «banana split» déconstruit en deux parfaits à la banane et au chocolat. Ou encore, ce nougat glacé aérien parsemé de petits cubes de fruits confits macérés dans le Cointreau et le Grand Marnier. Un délice. Chapeau au chef pâtissier Simon Pouget, qui officie au Decca77 depuis quelques mois seulement.

Emballant /
La démocratisation du Decca77, grâce à sa version Brasserie: plats plus simples, prix encore plus doux.

Décevant /
Le service «communautaire». Nous avons été servis par pas moins de quatre personnes, dont un serveur qui ignorait tout des plats et qui n’était pas assez déluré pour aller se renseigner.

Combien? /
En moyenne, 70$ pour deux avant taxes, vin et service.

Quand? /
Du lundi au samedi, midi et soir.

Où? /
Decca77, côté Brasserie

1077, rue Drummond, Montréal
514 934-1077
decca77.com