Restos / Bars

Le Chasseur

Produits locaux et cocktails décalés: avec sa formule «resto-bar de quartier», Le Chasseur vise dans le mille.

HOMA a bien de la chance. Rue Ontario, près de la place Valois, bourdonne un nouveau resto-bar où officient deux chefs de la relève, Laurence Frenette (Les Trois Petits Bouchons) et Jean-Philippe Matheussen (M sur Masson). Ces deux participants à l’émission Les chefs! ont chaque soir carte blanche pour improviser sur le thème de la chasse. Leur arme de séduction: les produits du terroir québécois travaillés avec panache.

Les ingrédients du décor: une cuisine ouverte; un bar tenu par un mixologue qui propose des cocktails éclatés dont les noms s’inspirent de l’histoire industrielle du quartier (St. Lawrence Sugar, Canadian Vickers, etc.); des plats de moyenne portion servis sur de belles planches de bois estampillées du logo du resto; des affiches vintage; et dans un coin de la salle à manger, la pièce de résistance: un ours brun empaillé toutes griffes dehors. Mais que les végétariens se rassurent, malgré la thématique, on n’y mange pas que du gibier.

Au menu

Côté froid, le carpaccio de légumes nous fait découvrir une salade nouveau genre réalisée avec de fines tranches blanchies de betterave, céleri-rave, radis et rabiole, agrémentées de demi-tomates cerises et de boutons de marguerite. L’amalgame est frais, mais aurait été probablement trop gentil s’il n’y avait pas eu la présence de perles de moelle frites et d’un granité de thym. Il fallait y penser.

La courge au wapiti est tout aussi originale que son copain carpaccio, mais dans le registre du chaud. Voyons voir: une demi-courge sert de réceptacle à un chili généreux contenant wapiti et fèves blanches. Le tout est coiffé de crème sure, feta de chèvre et graines de citrouille grillées. Goûteux et automnal.

Toujours dans le registre du chaud, le magret de canard grillé est tendre et juteux. Il repose sur une purée de courge musquée gratinée au 1608 de Charlevoix. Ses compagnons: poêlée de champignons sauvages et bonbon de pomme de terre frit (pensez à une frite obèse). Un must!

Déception du côté du boudin noir, trop sec et à la croûte grillée trop épaisse. La purée d’oignons doux qui l’accompagne a une bonne onctuosité, mais son goût est trop effacé pour dialoguer efficacement avec le boudin. Les mini-cigares au chou farcis aux lardons et la petite salade de tomates cerises sauvent un peu la mise.

Douceurs

En finale, deux desserts séduisants, qui jouent la carte des souvenirs d’enfance: des «rochers» de tire-éponge à l’érable et noisette trempés dans le chocolat Manjari, qu’accompagne un verre de lait au dulce de leche! On s’en lèche les doigts! Mais pas évident de boire du lait après avoir pris du vin… La deuxième proposition – un gâteau moelleux aux pommes fraîches sur lequel on fait couler du sucre à la crème chaud – fait référence au pouding chômeur de nos grands-mères. Tout simplement décadent!

Emballant /

Des plats qui mettent en valeur des produits fermiers de qualité et qui dégagent une authenticité, une créativité et un aspect ludique. Rafraîchissant!

Décevant /

Pour le moment, la carte des vins – particulièrement l’offre au verre – est trop sous-développée pour qu’on puisse jaser d’accords dignes de ce nom.

Combien? /

Pour quatre plats à deux, prévoyez environ 75$ avant le vin, les taxes et le pourboire.

Quand? /

Du mardi au dimanche, de 17h à 3h du matin.

Où? /

Le Chasseur

3882, rue Ontario Est

514 419-2141