Vie

Moyens de locomotion en vogue : Ministère des transports

Jadis, le parcours du voyageur urbain était une tétralogie quasi immuable qui suivait le cours de la vie: du tricyle au bicycle, puis de la moto pour revenir au tricyle, les choix étaient peu nombreux. Maintenant, le quidam dispose d’une gamme intéressante de moyens pour se casser la gueule. En voici quelques-uns.

BMX

Depuis quelques années, le bmx – sorte de vélo tout-terrain sans vitesses – fait un retour en force. Contrairement aux modèles qui étaient vendus au début des années 80, les nouveaux bmx sont destinés à une clientèle plus pointue que le grand public auquel ils étaient antérieurement destinés. Le nouveau bmx se décline généralement en trois «saveurs»: freestyle, dirt et vert. Modèle de rue servant à faire des démonstrations d’acrobatie sur une surface plane, le freestyle se caractérise par le nombre d’excroissances qu’on y retrouve. En effet, le vélo est cousu de repose-pieds, appelés communément pegs, qui servent à monter sur le vélo dans à peu près n’importe quelle position. Son cousin des champs s’appelle le dirt, un vélo conçu pour la course, sans pegs, et qui se pratique, sécurité oblige, avec une combinaison se rapprochant de ce que les coureurs de moto-cross portent. En termes bmx, vert n’est pas une couleur, mais un abréviation de «vertical». Le vert est donc une machine davantage conçue pour le vol que pour le sol. Cadre renforcé et pegs sont autant de pièces sur lesquelles l’amateur moyen peut compter se «péter» les côtes et les poignets. Mais selon Frédéric Tremblay, un fervent vétérant du bmx à Québec – et source inestimable d’information pour cet article – les fractures font autant partie de la vie d’un cycliste «bmx» que les embruns de celle d’un navigateur. Pas besoin d’attendre la privatisation complète du système de santé pour que ces fractures vous coûtent entre 700 et 2 000 $ pour un équipement complet. Avis aux intéressés.

Patins à roues alignées
Depuis sa «réintroduction» sur le marché il y a quelques années, le patin à roues alignées, illustre descendant du patin à roulettes, ne cesse de se raffiner. Aujourd’hui, l’engin se décline en plusieurs modèles qui répondent à presque tous les désirs du débutant comme de l’expert. Oubliez cependant les vieux patins à coque de plastique rigide, ils sont plus ou moins en voie d’extinction – sauf peut-être our les modèles de «rampe» – ils sont remplacés maintenant par des bottes semi-rigides, beaucoup plus confortables et aérées. Généralement, le patin à roues alignées a quatre roues. Les adeptes de vitesse peuvent toutefois opter pour les modèles à cinq roues, qui donnent plus de poussée, mais sont aussi plus durs à manoeuvrer et aussi beaucoup plus chers: entre 700 et 1 200 $. Depuis quelques années, des modèles tout-terrains existent également, avec des roues de caoutchouc gonflées. On dit que des désaxés s’en servent pour descendre des pentes de ski alpin durant l’été. Prix moyen: 500 $.

Trottinettes
Préparez-vous à la vague, les trottinettes s’en viennent. Déjà très populaires en Europe, les trottinnettes sont en voie d’envahir l’Amérique du Nord. À Québec, quelques magasins spécialisés seulement les vendent, mais chacun promet que ce sera LE moyen de transport urbain par excellence dès le printemps prochain. Les nouvelles trottinettes sont différentes des gros modèles auxquels nous étions habitués. Plus proche du skate-board que ses ancêtres, elles sont dotées de roues pleines et se plient pour entrer aisément dans n’importe quel sac de sport. À 250 $, elles sont aussi très abordables. Un modèle motorisé arrivera ici dans le courant de l’été, mais les vendeurs préparent leur offensive pour le printemps prochain. Prix: 850 $.

Kitesurf
D’accord, ce n’est pas vraiment urbain, mais ça fait toujours rêver, et ce sera accessoirement le prochain raz-de-marée dans le monde nautique. Le concept est simple: vous êtes sur une toute petite planche de surf d’environ 2 mètres de long attaché à un cerf-volant par un harnais. Contrairement à la planche à voile qui demande des vents de 20 à 30 km/h, le kitesurf s’accommode de vents d’à peine 10 km/h pour un plaisir maximum. À partir de cette vitesse – et selon votre poids – vous pourrez littéralement «sauter» sur les vagues pour vous envoler sur une longueur pouvant aller jusqu’à 100 mètres à une hauteur moyenne de 5 à 6 mètres. Un moèle de cerf-volant «hiverna» existe également pour les adeptes de ski ou de planche à neige. La seule compagnie nord-américaine à produire des kitesurfs se nomme Concept Air, et a son usine à Canton-Tremblay, un petit village de la «banlieue» de Chicoutimi, au Saguenay. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la production est pour l’instant vendue à l’extérieur du Québec, mais les propriétaires de Concept Air préparent une campagne de promotion le printemps prochain. Avec de telles performances, le kitesurf peut espérer se tailler une place de choix dans le domaine des sports nautiques d’ici quelques années. Prix: entre 400 et 3 000 $, ce qui est beaucoup moins cher, et plus écologique, qu’une motomarine. Et ça vole.