Vie

Duplessis : Dégel

Au printemps, la région de Duplessis s’étire et secoue la torpeur hivernale. C’est le temps de découvrir cette magnifique région par la voie maritime.

N/M Nordik Express

Prendre le bateau à Rimouski, laisser derrière nous tous nos soucis et visiter l’une des plus sauvages régions du Québec: le rêve.

C’est ce que propose le Groupe Desgagnés, qui exploite le N/M Nordik Express du mois d’avril au mois de janvier. Le navire cargo-passagers de 1 748 tonnes, aménagé pour accueillir 72 passagers en cabine, amorce une période de renaissance en commençant ses voyages printaniers au moment même où la faune ailée et aquatique revisite la région. En brisant les glaces toujours présentes à l’entrée des ports, il brise du même coup l’isolement de ces petits villages côtiers après Natashquan qui ne sont pas reliés par la route terrestre.

La visite débute donc par la capitale portuaire Sept-Îles (que Jacques Cartier appela "îles rondes") et ses 25 000 habitants. Pendant l’escale, les passagers ont également l’occasion de visiter le site historique du Vieux-Poste, la Faisanderie des îles, le musée innu Shaputuan ou le musée régional.

Le deuxième arrêt permet de découvrir la capitale de l’île d’Anticosti, Port-Meunier, baptisée ainsi en l’honneur du chocolatier français qui y importa plusieurs espèces d’animaux, dont le cerf de Virginie. Il y a d’ailleurs de fortes chances que vous en aperceviez quelques-uns traînant autour du village lors de votre arrivée puisque l’île en abrite quelque 160 000 (pour 250 personnes).

Un peu plus de cinq heures de navigation vous emmèneront ensuite à Havre-Saint-Pierre (environ 3 000 habitants), autrefois nommé Pointe-aux-Esquimaux et fondé en 1857 par des gens des îles de la Madeleine. On y trouve l’impressionnant archipel de Mingan, plusieurs attractions touristiques et, bien sûr, des tas de gens ultra-sympathiques.

La fin du bitume

Vient ensuite un autre village fondé par des Madelinots (en 1855), Natashquan (moins de 400 habitants), et la fin de la route 138. On découvre du même coup L’Île-Michon, Pointe-Parent et Aguanish. Ce coin love de pittoresques villages côtiers, des chutes, un village montagnais et un centre d’interprétation, Le Bord du Cap, qui nous transporte à une autre époque.

Prochaine étape: Kegaska et ses quelque 150 âmes puis, quelques heures de mer plus tard, on arrive à Unamen Shipu, plus connu comme La Romaine (environ 1000 citoyens). Il s’agit de la plus grande réserve montagnaise de la Côte-Nord.

Environ 300 personnes habitent au prochain arrêt: Harrington Harbour. On y tourna le succès international La grande séduction, dans lequel ses maisons bâties sur le roc et ses trottoirs de bois font bonne figure.

Le chapelet de destinations s’égrène ensuite avec Tête-à-la-Baleine, La Tabatière et Saint-Augustin, pour se terminer au village le plus à l’est du Québec, juste aux frontières du Labrador, Blanc-Sablon (1300 habitants), qu’une traverse de 90 minutes relie à Terre-Neuve. Une escale de cinq heures et hop! on rebrousse chemin.

Comme le navire n’emporte qu’une poignée de passagers à chaque voyage hebdomadaire, il est important de réserver longtemps d’avance afin de ne pas rester sur le quai. Inutile d’emporter votre véhicule pour ce périple majoritairement maritime, mais un vélo pourrait vous permettre d’étendre vos horizons lors des courtes escales de quelques heures, le temps pour le transporteur de s’occuper des marchandises en transit.

Le voyage aller-retour permettra aux passagers de contempler la majorité des villages de jour et, afin de bien profiter de votre aventure nordique, n’oubliez pas votre appareil-photo, de bonnes jumelles et des vêtements adaptés à la fraîcheur et à l’humidité maritimes. ?

Groupe Desgagnés

1 800 463-0680

www.groupedesgagnes.com

Tourisme Duplessis

1 888 463-0808

www.tourismeduplessis.com

L’auteur tient à remercier Chlorophylle pour sa contribution à ce reportage. www.chlorophylle.net