Amorphis : Retour sur le concert avec Dark Tranquillity, Moonspell et Omnium Gatherum (8 septembre 2018)
BloguesChanceux comme un Quêteux

Amorphis : Retour sur le concert avec Dark Tranquillity, Moonspell et Omnium Gatherum (8 septembre 2018)

Lorsqu’une tournée se met en branle, il y a des ajustements à faire. Lors de l’arrêt montréalais de cette caravelle métalloïde, la tournée en était à son deuxième jour, uniquement. Avec quatre groupes européens, il y a l’effet de décalage horaire à prendre en considération. L’horaire prend du retard, les choses se veulent repoussées et il faut s’y faire.

Hier, lorsque les gens qui s’étaient offerts le forfait VIP attendaient, l’organisation les a avisés que la rencontre avec les groupes auraient lieu une heure plus tard. Pas à 16h00 mais plutôt 17h00.

Et lorsque ce genre de retard survient, tout le reste écope. Comme mes deux entrevues prévues. Celle avec Olli-Pekka « Oppu » Laine et Tomi Joutsen d’Amorphis en plus de celle avec Mikael Stanne de Dark Tranquillity se sont retrouvées perdues dans des changements de planification et autres revirements de situation.

Lorsque j’ai pu terminer le tout, je me suis immiscé à l’intérieur du Théâtre Corona pour entendre les dernières mesures de Full Moon Madness de Moonspell. J’avais donc manqué les prestations d’Omium Gatherum et Moonspell. Selon les commentaires de certains amis, les deux groupes ont offert des prestations, solides. Moonspell a même poussé l’audace en maximisant leur performance avec trois chansons tirées de leur classique Irreligious, plutôt que d’y aller avec ce qui meuble leur dernier album, 1755. Avec des propositions vampiriques aussi parfaites qu’Awake, Opium et Full Moon Madness en plus de pousser le tout avec Alma Mater de Wolfheart, Moonspell voulait plaire aux amateurs des premières heures!

Changement au niveau de l’équipement, les techniciens doivent enlever le décor ecclésiastique de Moonspell pour hisser un immense drap blanc qui servira d’écran à Dark Tranquillity. Les Suédois s’accompagnent très souvent de projections en mode vidéo qui suivent les pulsations musicales du groupe. Avec Niklas Sundin aux palettes de couleurs en tant qu’artiste, sa présence en tournée avec son groupe se limite maintenant à ce niveau visuel. Effectivement, Sundin n’était pas présent avec le groupe pour ce troisième périple avec Dark Tranquillity en promotion d’Atoma. Lors de mon entrevue avec Mikael Stanne, j’ai justement pris le temps de lui parler de cette situation.

Arrivée sur scène du groupe, on remarque que c’est encore le duo qui comprend Johan Reinholdz et Christopher Amott aux guitares. Aucune inquiétude, ce sera précis et fidèle. C’est avec Encircled, la première pièce de l’album Atoma, que le groupe débute une prestation qui sera appréciée grandement par le public mais qui malheureusement, souffrira d’une balance de son légèrement défaillante.

Avec mes bouchons aux oreilles, je décide de les enlever pour confirmer ce que je craignais. Un manque d’intensité dans le mix pour la voix, une basse pimpante et le clavier est très présent dans ce mélange sonore. Lors de tels moments, nous croyons que le tout se replacera vers la troisième chanson mais malheureusement, ce souhait n’a jamais vraiment été exaucé.

Quoiqu’il en soit, ce n’est pas un manque au niveau sonore qui va m’empêcher de profiter pleinement de cette prestation. Dark Tranquillity est un groupe généreux sur scène. Mikael Stanne a toujours l’air excessivement ébahi par l’accueil qu’il reçoit dans une salle comme les Foufs. Donc, de voir un Corona en mode guichet fermé, ceci se voulait le comble pour le Suédois.

Fidèle à son habitude, Dark Tranquillity a surtout visité son catalogue de chansons qui comprend des pièces de Projector, en montant. Après Encircled, les Suédois ont surpris en y allant avec un doublé de l’album Damage Done, avec Monochromatic Stains et The Treason Wall, entrecoupée par Clearing Skies. Participative comme de raison, la foule ne se gêne pas pour hurler « DT » entre chaque pièce, laissant un Stanne ému et des musiciens, fiers.

Le momentum se voulait bon. Dark Tranquillity enchainait de gros morceaux comme The Science of Noise, Forward Momentum, Atoma, The Wonders at Your Feet et Terminus (Where Death is Most Alive ) à un public gagné depuis très longtemps. Des images en relation avec le thème des chansons défilaient derrière les musiciens, quelques fois ponctuées des paroles du refrain. Il aura fallu Inside the Particle Storm pour calmer les ardeurs étant donné sa parcelle plus sombre.

La soirée a connu un second regain avec quelques pièces chouchoutées par le public comme The Mundane and the Magic, ThereIn et Lost to Apathy. Ceux qui n’avaient pas encore pris leur pied se voulait maintenant séduit mais le coup final a été asséné par la truculente Misery’s Crown, nous laissant un immense sentiment de satisfaction au visage.

Malgré les pépins en relation avec la balance de son, il reste que nous devions faire fi de cette situation et nous laisser transporter par le death metal mélodieux du groupe qui, une fois de plus, nous a totalement séduits grâce à son charisme et sa grande maitrise sur un genre qu’ils ont pratiquement mis au monde.

Queen of Time d’Amorphis est un album qui maximise sur les abeilles. Le fond de scène était à l’effigie du dernier album et les éclairages qui ont accompagné la majorité des pièces étaient axés sur les teintes de jaune (comme le miel) et les couleurs plutôt ambrées.

En y allant avec The Bee et l’excellente Golden Elk en ouverture, on pouvait remarquer aisément la richesse des éclairages. Amorphis semble en grande forme. À la base, les membres du groupe ne font pas d’excès et ont une routine de tournée saine, ce qui fait que lorsqu’ils montent sur scène, ils sont frais et précis. Avec le retour d’Olli-Pekka Laine à la basse, nous avons aussi droit à un retour à une sonorité plus riche face à la basse car Laine maitrise amplement cet engin qu’il manipule comme un instrument à part entière et non par seulement un truc qui ne fait que suivre la rythmique.

Amorphis est aussi un groupe qui ne revisite pas très loin dans son catalogue, au grand dam des amateurs des deux premiers albums. C’est surtout la période Tomi Joutsen qui est analysée avec Amorphis. Par la suite, le groupe y est allé avec Bad Blood, Sky is Mine et Wrong Direction.

Après ce trio de pièces totalement convenables, il était temps de reculer dans le temps et d’inverser le sablier. Avec Against Widows, tirée de l’album Elegy de 1996 et surtout The Castaway, qui provient du classique Tales from the Thousand Lakes de 1994, je revivais mon Cegep! De plus, pour cette chanson, l’éclairage venait de prendre une toute autre couleur. Étant donné le bleu qui prédomine sur la couverture de l’album, les éclairages se sont retrouvés dans les mêmes teintes.

Pièces indémodables à l’oreille des maniaques, il était invitant de se laisser aller dans la fosse mais le confort de mon emplacement l’a emporté, royalement.

Le groupe a continué sa séduction avec des chansons comme Daughter of Hate, Heart of the Giant, Sacrifice et Silver Bride, nous laissant profiter de la justesse des musiciens, du plaisir qu’ils en retiraient mais surtout, de la maitrise exquise de Tomi Joutsen qui possède une voix claire cristalline en plus d’un chant grumeleux plutôt abyssal. En annonçant une chanson qui représente beaucoup pour lui, Joutsen nous laissait deviner que Black Winter Day serait la suivante.

Gutturale et à point, elle se devait d’être la porte de sortie du groupe mais les musiciens sont tout de même revenus pour nous achever avec Death of a King et la très subtile House of Sleep, pour envoyer tout ce beau monde au pieu!

Soirée réussie, même si j’ai manqué les deux premiers groupes. De voir l’évolution de deux formations qui sont passées des Foufs au Corona me laisse croire qu’il faudrait, peut-être, penser à les inviter pour le Heavy Montréal 2019.

Bonne idée, non?

www.amorphis.net

Infos
Fermer
Plein écran

      Photos: Mihaela Petrescu