Lisa LeBlanc : Entendu à la Maison de la culture de Waterloo
Musique

Lisa LeBlanc : Entendu à la Maison de la culture de Waterloo

Je connais peu l’Acadie, mais depuis vendredi dernier, soir du concert de Lisa LeBlanc à la Maison de la culture de Waterloo, je l’aime d’un amour qui fait mal, qui égratigne un peu, juste assez.

Impossible de se perdre dans le franglais des Maritimes que nous sert la chanteuse avec le plus bel accent de la place (et parfois, avec banjo en mains). Sa poésie est à la fois limpide et trash, à l’image de son country-folk. Les trouvailles de cette parolière (formée à l’École de la chanson de Granby) sont si évocatrices qu’elle aime les répéter, comme s’il s’agissait de mantras, ou d’hymnes (que plusieurs aimeront scander en choeur).

Parmi ses refrains de mal-être, voici mes préférés: "J’ai beau dire avoir su, dans l’fond j’le savais déjà", "Câlisse-moi là, vas-y jusqu’au boutte, finis-moi ça", "P’t’être que demain ça ira mieux, mais aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde", "C’est pas que j’pédale pas, c’est que j’pédale trop dans l’vide", "Au pire on rira ensemble, on mangera du Kraft Dinner, c’est tout c’qu’on a de besoin"…

Lisa LeBlanc a tellement peur d’être "quétaine" que ses chansons d’amour torpillent l’effet fleur bleue avec de la franchise, du quotidien, de la personnalité, du coffre… Et c’est irrésistible. Surtout qu’elle possède une aisance à se donner en spectacle. Sur scène, les deux pieds bien "groundés", elle discute nonchalamment avec son public tout en donnant des coups d’éperon aux musiciens qui l’épaulent. Une pro.

Tôt ou tard, le public de Bernard Adamus découvrira Lisa LeBlanc, et on peut s’attendre au coup de foudre. Ensuite, ce sera la déferlante, car cette fille a tout pour plaire.