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Zola Jesus: Conatus

Zola Jesus
Conatus

Sacred Bones, 2012

Les jolies voix puissantes et les mélopées ténébreuses, c’est bien, mais encore faut-il savoir s’en servir. Toute chérie de la blogosphère musicalo-branchée soit-elle, la jeune Américano-Russe de 22 ans Nika Roza Danilova rend surtout compte de son immaturité sur son troisième opus en affichant une démarche strictement physique. Elle pousse, répète ses phrases pour leur donner de l’intensité, tartine, trémolote – révélant une filiation avec Siouxsie and the Banshees et même Dead Can Dance; mais sans mélodies dignes de ce nom à défendre, sans véritable emprise sur l’univers noir qu’elle cherche à construire (hormis pour la réalisation costaude), l’affaire tourne à vide. Dans le genre, Austra et la Montréalaise Grimes font un bien meilleur boulot.