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Le Festif! 2016: jour 1 (Cat Empire, Francis Faubert, Les Goules)

Le Festif!, ça part toujours raide. On le sait, mais à chaque année, on se fait pogner pis on arrive trop tard à Baie-Saint-Paul. En cette première journée, quand Plume Latraverse monte sur scène à 17h (ça part raide, je disais), on doit être en train de s’obstiner à l’épicerie sur la saveur de chips à acheter pour la fin de semaine. Le dieu du rock pas propre doit me faire des gros yeux…

Un peu plus tard, alors qu’on s’installe dans notre repère, mon compatriote Olivier Boisvert-Magnen me texte: «Gab Paquet lance des fleurs dans la foule. Les vieilles dames se lancent presque par terre pour les attraper!». Au même moment, le spectacle surprise de Tire Le Coyote autour d’un feu en fin de veillée annonce déjà complet. Wô, les nerfs, le Festif! On vient à peine de s’entendre sur sel et vinaigre!

Bon fini de niaiser, il faut vraiment se rendre sur le site.

On suit le nuage bleu qui flotte au-dessus de la ville pis on se ramasse devant Cat Empire. Le grand retour des Australiens, leur premier show de leur tournée canadienne. La foule capote, ça sort ses meilleurs moves de danse latine, ça chante à pleins poumons…

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Sauf que moi, j’ai ben de la misère à m’emporter. Ouais, au risque de faire friser quelques dreads, Cat Empire vient pas me chercher. Le groupe donne un bon show, très tight et tout, mais tsé, ils sont 8 sur scène. Méchante force de frappe potentielle, on s’entend, mais étonnamment, je trouve que le groupe manque de prestance. En fait, seul le chanteur et percussionniste semble vraiment dedans. Les autres sont presque effacés, voire timides. Même le long solo à 3 cuivres manque un petit quelque chose.

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Sur le décallage, les gars de Cat Empire? Ou ben j’ai juste pas d’affaire là.

Ouais, ça doit être ça.

Laissant les fans de Cat Empire s’éclater, je me dirige vers le sous-sol de l’église. Près de là, beaucoup de monde patientent en sirotant une bière sur le saint gazon. Dans le lot, une dizaine de punks chantent des chansons des Goules autour d’une guitare, une bière entre les pattes. Deux policiers à pied passent devant eux sans broncher. Pas d’avertissement, même pas une petite clé de bras. Bravo!

Si la foule a disjoncté pendant Cat Empire, si le monde se prépare à bouncer pour Dead Obies sous le chapiteau, le vibe est différent dans le sous-sol de l’église devant Francis Faubert. Son folk stoner est sombre comme un fond de rang louche, il fait rimer Kawasaki et Maniwaki, et même si Jésus sur son cricifix essaie de nous égayer avec un setup de lumières, c’est un autre trip. Y’aura pas de solos de trompettes icitte à soir et c’est juste parfait en ce qui me concerne.

Appuyé par un batteur et Dany Placard à la basse, Faubert frappe droit au cœur de ceux qui sont «pognés entre la rage et l’écorche» pour citer l’un de ses textes. Je suis soufflé comme si je venais de prendre une puff de gaz à 4-roues.

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Après Faubert, les nuages noirs se dissipent pour le très attendu retour des Goules en ville (après quoi, 14 ans d’absence?). D’entrée de jeu, le band garoche Coma en pleine poire. C’est puissant, lourd et Keith Kouna est en grande forme. C’pas un retour semi-convainquant d’un band sur fond de nostalgie, là. C’est un vrai show rock-punk-whatever. All in! Regardant Kouna surfer sur la foule, je me dis que ce type est un artiste qui n’a pas fini de nous surprendre…

C’est ainsi qu’on laisse les Goules dévorer leur public, on termine notre bière et on va se coucher. Après une poignée de chips.

À lire:
Le Festif! 2016: Jour 2