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Une grenouille dans l’eau bouillante

Il paraît que si on met une grenouille dans l’eau bouillante, elle se débat comme un diable dans l’eau bénite.

Il paraît aussi que si on prend une autre grenouille et qu’on la met dans l’eau froide en la faisant chauffer doucement jusqu’à ébullition, elle ne s’apercevra de rien.

Je ne sais plus où j’ai autrefois pris connaissance de cette jolie fable, et j’avoue que je n’ai pas vérifié sa véracité, mais j’y ai souvent repensé par la suite en la déclinant de différentes manières. Que voulez-vous, je suis comme ça…

Ma plus récente déclinaison m’a fait penser à cette saga Biz /Star Académie.

Je m’explique.

Grosso modo, on peut comprendre de mon histoire de grenouille dans l’eau bouillante que, si on impose un changement radical à un individu, ce dernier réagira vivement. En revanche, si on lui impose de petits changements qui se succèdent, sa réaction sera beaucoup plus subtile, voire absente. Pourtant, dans les deux cas, le résultat sera le même.

Il y a quelques années, Biz a dit, dans le cadre du documentaire Star apoplexie, qu’il ne participerait jamais à Star Académie. Depuis, il a continué d’alimenter son image subversive et contestataire. Encore aujourd’hui, l’image que projette  Biz est celle d’un jeune revendicateur qui ne lâchera pas son bout du bâton tant qu’il n’obtiendra pas ce qu’il désire.

Comme une grenouille dans l’eau bouillante, nous avons tous sursauté quand nous avons entendu la nouvelle à l’effet que Biz allait être professeur à Star Académie. Mais si, par exemple, Yves Lambert, qui a également dénoncé le phénomène dans Star apoplexie, avait viré son capot et accepté le poste à la place de Biz, aurions-nous également sursauté comme une grenouille dans l’eau bouillante? J’en doute même si ce que j’avance n’est certes pas vérifiable. Mais j’ose croire que l’image que projette aujourd’hui Yves Lambert n’est pas celle d’un gars qui refuserait catégoriquement de participer à Star Académie. Et pourtant…

Tout ça pour dire que le plus grand crime que Biz a commis selon moi dans cette histoire, ce n’est pas d’avoir viré son capot – on le fait tous un jour ou l’autre -, mais celui de ne pas avoir su nous faire oublier qu’il était en train de monter lentement la température de l’eau.