Musique

Gianmaria Testa : Fine cuisine italienne

Au moment où il lance Lampo, son troisième album – le plus élaboré musicalement et sur lequel on retrouve enfin sa version de Petite Reine d’Arthur H., qu’il interprète régulièrement en concert -, le chanteur italien Gianmaria Testa revient en ville, dans le dépouillement, avec pour seul accompagnateur son fidèle guitariste Claudio Dadone. Paradoxe? «C’est paradoxal, mais, tu le sais bien, c’est une question de fric, encore une fois… Ceci dit, une chanson doit se tenir sur une mélodie, un texte et une harmonie. Ce n’est pas en ajoutant dix mille choses qu’elle va vraiment changer. Si je ne peux chanter une chanson seul à la guitare, ce n’est pas une bonne chanson.

Écoute Boom boom de Richard Desjardins: ce disque, il est formidable, même s’il est en solo… Cela dit, lorsque je crois avoir terminé une chanson, c’est mon guitariste qui l’écoute en premier.»

«Je n’ai cependant pas l’impression que ces morceaux soient trop élaborés, dit Testa, de son domicile italien. Un exemple, la chanson Quello che vale. On y a mis une viole de gambe, parce que j’avais besoin d’une fragilité et d’un son qui me fassent penser à la froideur de l’hiver. Je ne pouvais donc pas prendre le violoncelle car du vibrato de cet instrument émane une chaleur. L’élaboration s’est faite dans ce sens. Essayer de trouver le son à poser au bon endroit.»

«Quant aux questions de fric, je tente de ne pas y penser. Tout ce que je demande, c’est de chanter dans des conditions de dignité. Si j’avais l’impression de ne pas donner aux gens le meilleur de mes chansons, je ne viendrais pas. En ce sens, je fais une énorme confiance aux gens qui s’occupent du Cabaret.»

Testa chantera deux soirs au Cabaret (toute la carte du 26 lui est consacrée, alors que le 28, il est servi en guise d’antipasto à Ron Sexsmith), mais une autre raison l’amène ici. Il compose également la musique du film Le Territoire du comédien, un documentaire sur le comédien Jean-Louis Millette, réalisé par Jean-Claude Coulbois. «Je n’avais jamais fait ça, moi! La chanson Gli amanti di Roma, sur Lampo, fait déjà partie de cette bande sonore. Mais il ne faut pas la prendre de façon restrictive. C’est une chanson sur des amants à Rome, mais aussi sur les amants de Rome, ceux qui – comme Jean-Louis – aiment cette ville.»

Les 26 et 28 mai
Au Cabaret
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