Calexico : Désert du jour
Musique

Calexico : Désert du jour

Vous connaissez peut-être Joey Burns et John Convertino en tant que membres de Giant Sand ou encore comme les ex-Friends of Dean Martinez; mais c’est avec leur autre groupe, Calexico, qu’ils nous rendront visite cette semaine. En mai 1998, Calexico a lancé un deuxième disque, The Black Light, un album-concept largement instrumental, dans lequel l’auditeur pouvait suivre les pérégrinations d’un jeune Latino qui quitte un job minable pour suivre un cirque mexicain, avec pour toile de fond l’implacable désert de l’Arizona. La trame narrative n’est pas essentielle à la compréhension, mais elle donne à The Black Light un petit côté cinématographique très évocateur. Tout comme Ennio Morricone – un Italien qui n’avait jamais visité le Far West mais qui a donné au cinéma western ses plus belles musiques -, Joey Burns est un transfuge, qui n’a découvert le désert de l’Arizona qu’après être né à Montréal et avoir passé ses années formatrices en Californie. «On a fait beaucoup de cas de la provenance géographique de Calexico, lance Joey, joint chez lui à Tucson. Évidemment, si tu entends le twang de la guitare et les trompettes de mariachis, ça n’évoque pas la Saskatchewan, mais en grattant un peu la surface, tu peux découvrir toutes sortes d’influences. En fait, mon imaginaire doit autant à l’immensité de l’océan Pacifique qu’à celle du désert, et je m’inspire autant de la musique tzigane et latine que des traditions américaines.»

En marge de leurs activités au sein de Calexico ou de Giant Sand, Joey et John se sont fait remarquer aux côtés d’un nombre impressionnant d’artistes de qualité, de Victoria Williams à Lisa Germano (qui chante sur un autre de leurs projets, OP8), en passant par Richard Buckner, Vic Chesnutt, Dirty Three et Lambchop. Et bien qu’on pourrait être tenté de placer Calexico au centre d’un certain courant typique du Sud-Ouest américain, Joey hésite à parler de véritable «scène». «Je dirais plutôt qu’il s’agit d’un cercle d’amis qui partagent une même approche de la musique. Nous partageons tous une esthétique "spatialisante" de la musique acoustique avec une certaine sensibilité jazz. On laisse tous beaucoup de place à l’improvisation et on s’écoute énormément les uns les autres, ce qui nous permet des échanges très fructueux. Cette ouverture est extrêmement stimulante, à la fois pour les musiciens et l’auditoire.»

Le 29 mai
Au Jailhouse
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