Musique

Arme blanche

Les événements négatifs n’ont pas toujours des conséquences désastreuses. En tout cas, pas pour Godsmack. La semaine dernière, les chaînes de magasins Wal-Mart et K-Mart ont retiré de leurs tablettes le premier album éponyme du quartette, suite à la plainte déposée par un père n’appréciant pas le contenu des chansons de l’album acheté par son fils. Selon la direction des deux magasins, la compagnie de disques Universal aurait dû apposer sur Godsmack, lancé en 1998, les étiquettes d’avertissement de langage explicite. Conséquence de cette décision? Les jeunes se sont précipités pour acheter le disque, le faisant grimper en vingt-troisième position sur le palmarès américain Billboard.

«Je trouve que c’est une décision malheureuse de la part de Wal-Mart et K-Mart, mais ce n’est pas nouveau. Les gens s’opposent au contenu de certaines chansons ou aux dessins des pochettes d’albums depuis Helter Skelter des Beatles. Dans notre cas, je crois que c’est en partie à cause du pentacle se trouvant à l’intérieur de la pochette. Mais ça n’a rien à voir avec le diable, évidemment! Sully (Erna, le chanteur) pratique la religion des WICCA (Witch of the Celtic Religion), et le pentacle est un de leurs symboles. Et puis, dans ses textes, il n’y a aucun message encourageant au suicide ou d’autres idées stupides dans le genre», explique Tommy Stewart, le batteur de la formation basée à Boston.

Cela dit, sur les douze morceaux de Godsmack, Sully prononce «shit» deux fois, tandis qu’il utilise différentes expressions comprenant «fuck» à sept reprises. «C’est ridicule quand on pense que Wal-Mart vend des fusils, mais refuse de vendre un album parce qu’il contient le mot fuck dans ses textes! ajoute Tommy. Toutefois, on comprend parfaitement le désir des parents de protéger leurs enfants. Je crois cependant que la responsabilité de l’éducation des enfants revient aux parents, pas aux albums qu’ils écoutent. Et après tout, qu’ils en mettent, des étiquettes, on s’en fout!» assure-t-il.
En effet, Godsmack a bien d’autres chats à fouetter en ce moment. Le groupe, composé du guitariste Tony Rombolo, du bassiste Robbie Merrill, de Sully et Tommy, fait partie de la tournée Ozzfest, et comble les journées de congé en offrant des concerts avec la formation suédoise Drain STH. «On est super heureux de faire cette tournée parce qu’on a grandi en écoutant Black Sabbath, et comme c’est leur dernière réunion, on ne pouvait pas rêver meilleure occasion de les voir en action», lance Tommy. C’est aussi une excellente opportunité pour les gars de jouer avec d’autres groupes et de se faire de nouveaux amis. «On n’a pas rencontré tout le monde, mais on a des affinités avec les membres de System of a Down, Primus et Rob Zombie», assure le batteur.

Il admet que tout ce qui se passe depuis la signature avec Universal est vraiment excitant. «Quand on a lancé l’album sous le titre All Wound Up en 1996, on ne s’attendait pas à ce qu’une multinationale soit intéressée. Encore moins qu’elle nous offre un contrat, et relance All Wound Up sous notre nom deux ans plus tard. Mais on ne va certainement pas s’en plaindre!»

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