Musique

Live à Montréal : Joi

Le 12 juin, au Jingxi
Il s’en est fallu de peu pour que ce concert de la formation «asian underground» Joi soit une réussite totale. Bon, le fait que le groupe soit monté sur scène avec beaucoup de retard, par rapport à ce qui avait été annoncé, ne dérange habituellement que les journalistes grincheux (dont je ne faisais absolument pas partie ce soir-là…). Mais que le concert ne dure même pas une heure, surtout quand le plaisir est à ce point palpable, autant sur scène que sur la piste de danse du Jingxi, là, ça devient presque impardonnable!

Parce qu’on en aurait pris beaucoup plus de cette fusion presque parfaite entre sonorités traditionnelles d’Asie méridionale (Inde, Pakistan, Bangladesh) et grooves électroniques. Car, si l’on veut comparer à tout prix Joi avec ses homologues du mouvement asian underground du East London qui sont venus nous visiter ces derniers mois, c’est d’abord sur scène qu’il faut les voir: beaucoup moins agressif et rock qu’Asian Dub Foundation; moins porté sur la démonstration de dextérité musicale que Badmarsh & Shri, Joi accomplit cependant le tour de force de s’approprier l’esprit clubbien tout en lui insufflant une bonne dose d’énergie jubilatoire extrêmement positive.

Pour quelques pièces (celles où l’excellente chanteuse Susheela Raman pose sa voix envoûtante), on aura regardeé la scène en dansant; alors que pour les autres morceaux instrumentaux, l’efficacité de la transe était telle qu’on en oubliait les notions d’espace-temps… enfin, presque! Il fallait d’ailleurs voir l’enthousiasme qui animait les deux frères Farook et Haroon Shamsher derrière leur attirail de table tournantes et de machines, alors que s’affairaient discrètement le percussionniste et le guitariste à l’avant-scène: ces gars-là, visiblement, adorent ce qu’ils font! Normal, dans ce cas, que ce soit contagieux. Il ne reste qu’à espérer une prochaine visite plus substantielle… (Eric Parazelli)

La chanson de la semaine
Madonna Beautiful Stranger (Maverick/Warner)
Débarrassée de toute prétention artistique, Madonna nous offre, avec Beautiful Stranger, ce qui risque d’être la chanson de l’été, juste assez kitsch, juste assez moderne. Cet été, nous voulons tous être Austin Powers! (Laurent Saulnier)