Musique

Nuits d’Afrique : Coup de chaleur

Et si la treizième édition du Festival Nuits d’Afrique lui portait chance? Chose certaine, depuis les débuts de cet événement, jamais sa programmation n’aura été – sur papier – aussi alléchante, dans son judicieux mélange de figures connues et reconnues que l’on voit trop rarement sur des scènes montréalaises et de découvertes, venues d’ici ou d’ailleurs.

Quatre grands concerts émaillent cette programmation, dont un spectacle d’ouverture (au Medley, le 15 juillet) qui devrait satisfaire même les plus exigeants en regroupant sur scène, par ordre d’apparition:, Boubacar Diabaté, Oumou Sangaré et, surtout, Amadou et Mariam, dit le couple aveugle du Mali, dont le premier album «officiel», Sou Ni Tilé, a grugé beaucoup de temps d’antenne chez moi, l’été dernier. Des chansons naïves et touchantes, interprétées avec cour.

Le lendemain (16 juillet), toujours au Medley, un concert célèbre le regroupement inédit du claviériste congolais Ray Lema et des Tyour Gnaouas du Maroc. Ce que ça va donner? Il faudra y être pour le savoir… Le 17 juillet, on déménage au Spectrum, pour une soirée hip-hop à l’africaine avec les Sénégalais de Positive Black Soul, qui invitent Dubmatique, histoire de faire le pont entre Montréal et Dakar, comme le souhaite ardemment le trio québécois depuis ses débuts. À noter qu’El Winner et Amalgamate F.U.O. seront également de la partie.

Dernier grand concert, le 20 juillet, au Spectrum, et en exclusivité nord-américaine à Nuits d’Afrique, on célèbre le retour de la très dynamique béninoise Angélique Kidjo, une des rares à avoir si adroitement mêlé rythmes traditionnels et machines modernes. Chose certaine, on ne restera pas assis longtemps…

Parmi les autres événements qu’il faut suivre, mentionnons dès l’abord la rencontre entre deux chanteuses auteures et compositrices: l’Acadienne Marie-Jo Thério et la Malienne Rokia Traoré, le 17 juillet, au Café Campus. Dans le même esprit de partenariat, on se demande bien comment finiront les soirées (les 19 et 20 juillet, au Campus) qui réuniront l’Américain Bob Brozman (un favori du Festival d’été de Québec), le Réunionnais René Lacaille et le Guinéen Djeli Moussa Diawara…

Le Balattou, Q.G. du Festival, accueille, quant à lui, Awana, de la Côte-d’Ivoire, le 15; Ndillaan, du Sénégal, le 18; Nder, également du Sénégal, le 19; Patrick Ross, d’Haïti, le 20; Van Lévé, de Guadeloupe, le 21; Pierre-Michel Ménard, d’Haïti également, le 22, et finalement, Baafila Bèn, de Guinée, le 25.

Nuits d’Afrique se termine sur trois journées de festivités en plein air, à la place Émilie-Gamelin. Parmi les nombreux groupes qui s’y pointeront, il me faut absolument souligner les Haïtiens de Boukman Ekspérians, dirigés par Lolo Beaubrun, qui avaient mis en transe (réellement!) quelques spectateurs lors d’un passage remarqué au FIJM, il y a quelques années. Boukman sera à la place Émilie-Gamelin le 25 juillet, à 19 h. Au cours de la fin de semaine, on verra aussi, entre autres, Bayete d’Afrique du Sud, Sunroots (des Camerounais de Montréal), Eval Manigat (23 juillet, 19 h), Kali & Dub, etc. Avec un festival comme celui-là, c’est d’autant plus certain qu’il fera chaud à Montréal cet été…

Du 15 au 25 juillet
Dans divers lieux