Alain Lefèvre et l'OM : Un art majeur
Musique

Alain Lefèvre et l’OM : Un art majeur

Le pianiste ALAIN LEFÈVRE sera en concert avec L’Orchestre Métropolitain, le 14 juillet. Nous avons profité de l’occasion pour lui poser quelques questions sur sa vision de la musique.

La carrière d’Alain Lefèvre bat son plein. Avec quatre nouveaux disques d’ici un an, des tournées à l’étranger et plusieurs concerts chez nous, le pianiste québécois ne chômera pas. Comblé, il garde cependant toujours présent à l’esprit l’un de ses objectifs principaux: faire entendre la musique classique par le plus de gens possible. Son prochain bébé, Cadenza, un disque sous étiquette SRC, à paraître au mois d’août, a été conçu dans ce but précis.

«Cadenza, explique Alain Lefèvre, est une sorte de réponse aux jeunes qui ne connaissent pas la musique classique et qui disent qu’elle est plate. Je me suis amusé à prendre des pièces musicales assez courtes que tout le monde a déjà entendues, même ceux qui prétendent n’avoir jamais écouté de classique, et qui sont magnifiques soit dit en passant. Ç’a été fait des milliers de fois, je sais, mais je me suis vraiment amusé à le faire, avec beaucoup de sérieux…»

La grande classe
Il faut dire qu’Alain Lefèvre est un de ces musiciens irréductiblement convaincus de l’importance de diffuser la culture et de renouveler le public, même s’il faut pour cela faire entreprise de charme. Ce n’est pas pour rien que le gouvernement du Québec l’a désigné comme porte-parole pour la Semaine de la culture de l’an 2000, un titre qui se concrétisera par une tournée auprès de plusieurs dizaines de milliers de jeunes à travers la province, en février prochain. «Ce que j’ai demandé à faire, c’est visiter des enfants avec un piano, et leur jouer de la musique, tout simplement. Je vais leur jouer des pièces de Cadenza, bien sûr, et d’autres choses aussi. J’aimerais qu’ils se rendent compte que la musique classique est une espèce de colonne vertébrale, même dans la musique pop.»

Inquiet du sort que l’on fait à la culture, le pianiste observe également avec crainte la quantité de musiciens qui sortent des institutions. « C’est incroyable tous les interprètes qu’on forme actuellement, alors qu’il y a si peu de débouchés. Il faut que les gouvernements s’impliquent, c’est sûr. Mais il faut aussi que nous fassions la preuve que nous sommes capables de vendre, d’intéresser, de renouveler un public. Si l’on n’est pas capable de faire ça, alors on manque le bateau. Il faut être attirant, et, pour être attirant, il faut être convaincu.»

Convaincu, Alain Lefèvre l’est, certes. Fou de musique, fou de lecture, il refuse d’avoir la télévision chez lui. «La lecture, c’est mon équilibre, avoue le pianiste. Je pense qu’une société sera plus belle et plus forte si elle pense culture.» Ses autres «réponses»

discographiques aux détracteurs de la musique classique seront, en 1999-2000, un disque Mozart sous étiquette Richelieu, un enregistrement des ouvres d’Alain Lefèvre compositeur (!) sous étiquette Audiogram, et l’enregistrement live du concert d’ouverture de la série «Great Interpreters» au Megaron Athènes, sous étiquette EMI. Plus près de nous, Alain Lefèvre jouera à l’aréna Maurice-Richard avec l’Orchestre Métropolitain sous la direction de Joseph Rescigno le 14 juillet, dans un concert-hommage à Gershwin – et non pas à la France! «C’est un gros concert, mais j’ai une très belle entente avec Rescigno, un chef qui traite ses solistes avec délicatesse», témoigne Lefèvre qui jouera dans deux des ouvres au programme: la Rhapsody in Blue et le Concerto en fa de Gershwin.

Mercredi 14 juillet
Aréna Maurice-Richard, 19 h 30

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Festival international de Lanaudière
Une création importante aura lieu au concert du 9 juillet à l’amphithéâtre de Lanaudière, avec l’Orchestre Métropolitain sous la direction de Joseph Rescigno, encore une fois. Il s’agit du Concerto pour piano et orchestre de Denis Gougeon, qui sera interprété par le pianiste Richard Raymond. Il est plutôt rare d’entendre des ouvres pour grand orchestre de compositeurs québécois. Trop rare. Fort heureusement, Joseph Rescigno avait signifié, à son arrivée à la tête du Métropolitain, son intérêt pour la musique québécoise. En voilà une démonstration, souhaitons qu’il y en ait encore beaucoup d’autres.

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