Musique

Retour de son : Roger Waters

Ça faisait longtemps, très longtemps qu’on l’attendait. Déçu de l’accueil qui avait été réservé à la tournée de Radio K.A.O.S. en 1987, il avait décidé de ne pas présenter de spectacles pour l’album subséquent, Amused to Death. Sept ans se sont écoulés dans le silence total, uniquement ponctué de quelques rumeurs. Mais l’attente aura valu le coup. L’air serein, visiblement heureux de renouer avec la scène, Waters a offert le spectacle tant attendu. À la fois grandiose et chaleureux, spectaculaire et humain comme il s’est efforcé de faire ses spectacles depuis le fameux incident du Stade Olympique. La légende du rock a même fait plus d’un cadeau aux nostalgiques, offrant du Floyd à profusion, peut-être même un peu trop. Il faut dire que le public, bien qu’un peu mollasse, indécis à savoir s’il devait rester debout ou assis, le lui a bien rendu en réservant un chaud accueil à ses pièces solo, notamment durant Perfect Sense, où il s’est levé instantanément pour chanter à l’unisson le global anthem, moment magique de la soirée. Une performance remarquable, livrée avec les désormais traditionnels effets visuels et l’impressionnante sono quadriphonique. (N.H.)

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The Offspring
Le 1er août, à l’Agora

Offspring a de nouveau triomphé dans une Agora littéralement débordante d’une foule surexcitée. Voilà qui ne surprend personne, puisque le groupe est plus populaire que jamais depuis la parution d’Americana et qu’il avait déjà embrasé l’enceinte située à quelques brassées du fleuve il y a deux ans. Cette réussite prévisible n’a cependant pas été sans surprise. Bien sûr, la bande à Dexter Holland a misé sur l’énergie; c’est d’ailleurs la seule façon de donner un peu de corps à ce punk-pop dont la grandiloquence évoque le hard-rock d’aréna. Mais, en plus de nous en mettre plein les oreilles, ces vieux adolescents vaguement rebelles nous en ont aussi mis plein la vue. Loin de la sobriété à laquelle nous ont habitué les groupes néo-punks, le concert d’Offspring prenait parfois l’allure d’un véritable théâtre burlesque. La prestation fut agrémentée par la présence de clowns percussionnistes, d’immenses nuages de bulles de savon et d’une amusante séance de «Backstreet Boys Bashing». Juste avant d’entonner Cool to Hate, Holland a en effet démoli des mannequins représentant les cinq membres du populaire boys band avec un bâton de base-ball… et un malin plaisir! Offspring donne dans le pur divertissement. Et les quelque six mille spectateurs massés à l’Agora n’en demandaient pas plus. (A.V.)