Musique

Voodoo Glow Skulls : D.I.Y.

S’il y a une réputation que tout groupe cherche à obtenir, c’est bien d’être extraordinaire sur scène, de faire en sorte que chaque concert se transforme en événement, et que le party, inévitablement, finisse par lever, peu importe où, quand, comment et pourquoi. Cette réputation, le groupe ska-punk californien Voodoo Glow Skulls l’a obtenue à force de tournées incendiaires.

Aujourd’hui, alors que je décroche le téléphone pour parler à Frank Casillas, le chanteur et leader du groupe, si cette réputation est évidemment maintenue, il faut ajouter une autre corde à son arc: depuis peu, Casillas est non seulement chanteur, mais aussi gérant et agent du septette, celui qui cherche et trouve les engagements de concerts. «Ça faisait trois ans que nous avions la même équipe de gérance, basée à Hollywood, raconte Casillas. Nous avons simplement décidé que nous pouvions le faire nous-mêmes. Ces gens-là ne nous ont pas apporté grand-chose au cours de ces trois dernières années. Bien du monde nous ont aidés, mais, au fil des ans, j’ai vraiment l’impression d’avoir tout fait moi-même. Nous les avons donc congédiés, sans aucune forme d’appel possible.»

«Ces temps-ci, je me donne beaucoup de crédit, avoue Casillas. Parce que non seulement je gère le groupe, mais je gère aussi le côté business, financier de la chose, en plus d’être l’agent et de tenter de placer un maximum de concerts pour le groupe! J’ai donc beaucoup de pression et de stress, parce que si je ne me grouille pas les fesses, le groupe ne passera pas à travers, non seulement en tant que groupe, mais aussi individuellement. Mais, j’aime beaucoup faire ce boulot. Éventuellement, si un jour Voodoo Glow Skulls n’existait plus, j’aimerais bien faire ce travail de façon professionnelle. D’un autre côté, l’avantage, comme gérant du groupe, est que c’est à moi de me ménager du temps pour ma famille et mes enfants.»

Après t’être occupé du côté business de la chose pendant toute la journée, je suppose que, lorsque le soir vient, et que tu montes sur scène, c’est un véritable exutoire, non? «Exactement. Je me soulage de tout le stress de la journée. Mais il ne faut pas oublier que nous avons un tour-manager qui me donne un énorme coup de main pour être sûr que l’on soit payé, etc.»

Frank Casillas, fondamentalement, est peut-être le plus punk de tous, revenant à la bonne vieille méthode du Do It Yourself. Si tu es capable de le faire, ne laisse pas quelqu’un d’autre le faire à ta place. «Regarde, ce que GrimSkunk est en train de faire chez vous, c’est extraordinaire! Nous, on n’est même pas capables de sortir nos propres disques sur notre propre label! Eux le font.» Étrange de ne pas parler de musique avec l’un des membres de Voodoo Glow Skulls? Peut-être. Mais j’ai la drôle impression que Casillas serait fier de savoir que, parce qu’il en a parlé, quelqu’un, quelque part, ne fait plus confiance à son gérant et retourne, lui aussi, au bon vieux D.I.Y.

Le 3 septembre
À la Place des Nations
Voir calendrier Rock