Premiers concerts de la saison : Partir le bal
Musique

Premiers concerts de la saison : Partir le bal

En amuse-gueule, pour cette saison automnale, voici un aperçu des premiers concerts de la saison à l’OSM. Le mot d’ordre? «Accessibilité», afin que tous découvrent les splendeurs du répertoire classique.

La saison de l’Orchestre symphonique de Montréal, comme chaque année, est l’une des premières à nous offrir des concerts. Son événement inaugural se veut accessible, divertissant et, fait à noter, il sera dirigé par celui-là même qui amorçait la saison l’an dernier, le chef d’orchestre américain Émile de Cou. Le jeune Américain faisait d’ailleurs ses débuts avec l’OSM en septembre 1998. Musicien aux goûts éclectiques, de Cou dirige régulièrement des concerts à saveur populaire, un peu partout aux États-Unis.

D’autre part, le chef a dirigé, pendant huit ans, l’American Ballet Theatre. Il était donc tout désigné pour accéder au pupitre lors du concert Tchaïkovski et l’apogée du ballet classique que présente l’OSM les 7 et 8 septembre. Au programme, le Prélude et Sommeil enchanté extraits de La Belle au Bois dormant, des extraits du Lac des cygnes et de Casse-Noisette, ainsi que la Suite pour orchestre no 3. La participation spéciale des Grands Ballets Canadiens ajoutera une note féerique à ces soirées Tchaïkovski. Les 7 et 8 septembre, 19 h 30, salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

Le 8 septembre, l’OSM présente une matinée avec le violoniste Ramsey Husser et le chef d’orchestre Rolf Bertsch. Tchaïkovski sera encore au programme de ce concert matinal, en compagnie de Mozart, Rachmaninov et Borodine. Le violoniste canadien, qui interprétera pour l’occasion le Concerto pour violon no 4 de Mozart, est depuis 1993 membre de la section des premiers violons de l’OSM, où il occupe depuis le printemps dernier le poste de second assistant. De nombreux membres de l’orchestre seront d’ailleurs solistes cette année, tels la harpiste Jennifer Swartz, le flûtiste Timothy Hutchins et le clarinettiste André Moisan.
Mercredi 8 septembre, 10 h 30, salle Wilfrid-Pelletier.

Un peu plus tard, soit le dimanche 12, Marco Parisotto dirigera l’OSM dans un concert classique et romantique, avec le pianiste Dang Thai Son. La carrière du musicien vietnamien bat son plein et se poursuit sur la scène internationale à un rythme impressionnant. En 1998, il effectuait une tournée qui l’amenait en Italie, au Canada, en France, en Pologne, en Amérique du Sud, en Russie et au Japon. Les enregistrements de ce gagnant du Concours international Chopin de Varsovie _ il y remportait en 1980 la médaille d’or ainsi que l’ensemble des autres prix, devenant ainsi le premier Asiatique à remporter une compétition occidentale d’envergure _ sont disponibles sous étiquettes Deutsche Grammophon, Melodia, Polskie, Nagrana Muza, Victor JVC et Analekta. Il termine en ce moment l’intégrale des oeuvres de Chopin pour la firme japonaise JVC. Lors de sa venue à l’OSM, Dang Thai Son interprétera le Concerto pour piano no 27 de Mozart. Suivront la Symphonie no 88 de Haydn, la Danse slave, opus 72 no 2 de Dvorák et Francesca da Rimini de… Tchaïkovski! Dimanche 12 septembre, 14 h 30, salle Wilfrid-Pelletier.

Voir calendrier Classique

Concours de composition de l’Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales
Le nom gagnant du Concours de composition de l’Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales (OMJM) vient d’être dévoilé: il s’agit de Paul Frehner, un jeune Montréalais de 29 ans, ancien étudiant à l’Université McGill. Le concours, qui s’adressait aux compositeurs nés après 1969, exigeait une oeuvre pour orchestre d’une durée de 4 à 6 minutes. Le gagnant verra sa pièce jouée par l’OMJM durant la première heure du nouveau millénaire, à l’occasion du concert-gala de la Saint-Sylvestre, le 31 décembre 1999, à Berlin. Il recevra également une bourse et sera invité à la création de son oeuvre.

Universal et Decca

Universal Classics et la Decca Recording Company annonçaient récemment le lancement de la série Decca Legends, qui sera disponible au Canada à partir du 14 septembre. On le sait, depuis quelques années, le marché jadis si florissant du disque classique souffre de problèmes économiques. Pour palier ces difficultés, les grandes compagnies font paraître de plus en plus de rééditions, historiques ou non, qui, tout en satisfaisant les amateurs, permettent de réutiliser du matériel dont les coûts sont amortis. Mais, d’autre part, tous les grands discophiles le diront, certains enregistrements du passé n’ont jamais pu être égalés, même par les meilleurs interprètes actuels. C’est dans cet esprit que Universal et Decca offrent cette nouvelle série consacrée à des enregistrements qui font date dans l’histoire de Decca.

Mentionnons les interprétations d’Erich Kleiber (pour Les Noces de Figaro), de Solti, ou de Charles Dutoit (pour Daphnis et Chloé), etc. On pourra ainsi suivre le cheminement de Decca des années 50 à 80. Si certains enregistrements datent, on a cependant fait un travail de remixage avec des équipements de pointe, Decca étant reconnue pour la qualité de ses prises de son. À en juger d’après le CD promotionnel de la série, les enregistrements sont d’ailleurs d’une grande qualité sonore. De nouvelles notes sont également intégrées aux pochettes, qui mettront en valeur une collection inédite de photographies d’artistes du catalogue Decca.

Alain Lefèvre, Cadenza (Disques SRC)
Simplicité: c’est le premier mot qui nous vient à l’esprit lorsqu’on écoute le dernier disque du pianiste québécois Alain Lefèvre. Simplicité de l’interprétation, du choix des oeuvres, simplicité de cette invitation à redécouvrir les tubes du répertoire pianistique que nous lance le musicien.

Alain Lefèvre, toujours sensible à la nécessité de diffuser le répertoire classique, a concocté cet enregistrement dans un but de plaisir, d’abord, mais aussi avec l’idée de rendre la musique «sérieuse» attirante pour le plus possible de gens. Sans abdiquer, bien sûr, le respect des oeuvres et des compositeurs. «Cadenza, c’est une sorte de réponse aux jeunes qui ne connaissent pas la musique classique et qui disent qu’elle est plate. Je me suis amusé à prendre des pièces musicales assez courtes que tout le monde a déjà entendues, même ceux qui prétendent n’avoir jamais écouté de classique, et qui sont magnifiques, soit dit en passant. Ç’a été fait des milliers de fois, je sais, mais je me suis vraiment amusé à le faire, avec beaucoup de sérieux…», nous disait le pianiste en entrevue en juillet dernier. Un disque que l’on écoute avec un réel plaisir, que l’on soit néophyte ou mélomane averti. Qui pourrait déclarer, sans être malhonnête, ne plus aimer le premier mouvement de la Sonate no 14, opus 27, no 2 «Clair de lune» de Beethoven, la Première Gymnopédie d’Erik Satie, ou le Moment musical, opus 94, no 3 de Schubert?