Great Big Sea : À voile et à vapeur
Musique

Great Big Sea : À voile et à vapeur

Une vie sans concerts serait une vie bien malheureuse pour le quartette terre-neuvien Great Big Sea. «S’il n’y avait pas la promesse des spectacles à venir, on n’enregistrerait pas d’albums et on ne tournerait pas de vidéos. Car c’est pour donner des concerts qu’on a fondé le groupe en 1991», assure le multi-instrumentiste (violon, accordéon, mandoline, concertina, bouzouki) Bob Hallett. En ce moment, les membres de la formation sont récompensés de leurs efforts puisque Turn, leur quatrième disque, a atteint la marque du disque platine au Canada, quatre mois après son lancement, en juin dernier. «On est très heureux car à chaque nouvel album, on a peur que personne ne l’achète et que le groupe s’effondre», ajoute-t-il, plaisantant à moitié.

En effet, Great Big Sea ne s’en cache pas, l’écriture d’un nouveau disque s’avère toujours difficile. «Composer un disque, c’est un peu comme marcher sur une corde raide. En tant qu’artistes et compositeurs, on veut progresser et évoluer mais, en général, le public préférerait qu’on enregistre éternellement à peu près le même album. Sur Turn, on considère avoir fait un grand pas en avant en alliant les mélodies traditionnelles avec un son plus populaire. Mais jusqu’à présent, je dois dire que les critiques ont été plutôt mesquins en ce qui concerne cette progression. En partant toutefois du principe que la majorité d’entre eux n’achètent pas nos disques, ça nous dérange moins», dit Bob en riant. Il poursuit en déclarant que pour le quartette composé d’Alan Doyle (voix, guitare et claviers), Sean McCann (guitare, flûteau, bodhran) et Darell Power (basse, guitare acoustique), le disque parfait serait composé d’une part égale de chansons traditionnelles et de nouvelles chansons, indissociables les unes des autres. «On n’est jamais parvenu aussi près du but que sur Turn, à mon avis.»

Cet amalgame judicieux de vieux et de neuf est directement issu du milieu dans lequel les membres de Great Big Sea évoluent depuis l’enfance. «Contrairement à la majorité des Canadiens, les Terre-Neuviens sont élevés dans un milieu traditionnel. Mes parents, grands-parents, oncles et tantes jouent et chantent des chansons traditionnelles et du rock sans distinction des genres. Même chose pour la radio et la télévision. Il était donc tout à fait naturel pour nous de poursuivre dans la même veine. D’ailleurs, il nous a fallu sortir de notre coin de pays pour réaliser à quel point cela était unique. On en est très fiers», affirme Bob. Le groupe ayant un faible pour les morceaux traditionnels moins connus, il doit les réarranger, question de les rendre plus accessibles. «Par exemple, la version originale de Trois Navires de blé a vingt-cinq couplets. Si on la chantait telle quelle, elle durerait environ cinquante minutes. Personne ne veut entendre une chanson aussi longue», s’exclame en riant Bob. Cela dit, si les chansons sont réarrangées pour l’album, elles le sont également pour le spectacle. «Évidemment, sur scène, on ne peut pas jouer d’autant d’instruments, ce qui nous force à simplifier les morceaux. Mais c’est pour le mieux, puisqu’on peut ainsi les faire évoluer avec nous et, par le fait même, continuellement leur insuffler un élan de nouveauté.»

Le 19 novembre
Avec Melanie Doane
Au Métropolis
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