Marathon de musiques mondiales / Craig Cardiff : Monde pour n'importe qui
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Marathon de musiques mondiales / Craig Cardiff : Monde pour n’importe qui

Le discours que tiennent Williams et Léonie Desrosiers, les deux organisateurs du Marathon de musiques mondiales, est simple: réunir anglophones et francophones dans un Montréal plus ouvert et offrir un tour du globe.

Le discours que tiennent Williams et Léonie Desrosiers, les deux organisateurs du Marathon de musiques mondiales, est simple: réunir anglophones et francophones dans un Montréal plus ouvert et offrir un tour du globe pour six dollars (le prix d’entrée), avec trois musiciens de souches différentes par soir.

Selon nos deux enthousiastes et nobles organisateurs, jusqu’ici, on s’est bousculé au portillon pour entendre Adrian Clark, le Nick Beaudoin duo et Dakan, au programme du 25 novembre. Toujours selon eux, on a fait salle comble (au Quai des brumes, le 22) avec DNA, Troïka et Lueur d’Espoir, tout comme lors du spectacle de Denis Phénix et Nathalie Michel. Tant mieux pour tout ce beau monde. Mais à part les amis qui viennent encourager les artistes, comment apprécier la valeur réelle de l’affluence pour cette bande d’inconnus jouant un lundi soir? Je vous le demande. Au lieu de ce fourre-tout, pourrait-il y avoir plus de rigueur dans la sélection et devrait-on pas, par exemple, couper de moitié le nombre d’invités?

Quoi qu’il en soit, il reste une semaine à ce marathon. Et si vous êtes brave, vous jetterez votre dévolu sur Norm Dionne, Duomantes et Carrie Katz le 2 décembre. On connaît bien la chanteuse Christiane Raby (le 5 au bar Upstairs), mais nulle part dans le programme on ne fait mention de son passé avec La Bande Magnétik. On nous apprend seulement qu’elle est auteure-compositrice-interprète. De quoi? De speed métal? De polka? Le 6, le Français James Haouzi, dont la chanson Lueur sur la ville, qu’il m’a si gentiment refilée, m’a laissé indifférent (parfait chez Drucker), est tout de même au Quai des brumes. Le 7, The Luftmentshn propose un univers tzigane au Jello. Le 8, Contageous, Benoît Leblanc (notre Cajun québécois!) et Roma sont au Swimming. Le 9, Matt Kober, Sylvain Carufel et Thomas Jensen vous attendent au Zone de la rue Crescent. Pour clore le tout, on nous propose une soirée-gala au Zest le 4 décembre, avec Verushka, Haouzi, Williams et Craig Cardiff.

J’ai joint Cardiff (qui jouera aussi le 5 décembre au Swimming, le 6 au Upstairs et le 7 au club Zone) chez lui, à Kitchener. L’homme cite d’emblée nombre de ses influences: «Le folk-pop que je joue est imprégné de Woody Guthrie et d’Elvis Costello, mais j’aime aussi beaucoup les Barenaked Ladies et Ron Sexsmith. Je suis également en adoration devant les textes de Mordecai Richler, pour leur honnêteté et leur ouverture d’esprit; il est donc aussi une inspiration pour ma musique.» Mais Cardiff est avant tout un homme de scène: «La vraie façon d’apprécier un auteur-compositeur, c’est d’observer son interaction avec l’auditoire, de voir comment il se comporte. Les auteurs-compositeurs que je préfère sont ceux qui n’ont pas peur de défendre leurs chansons en spectacle.» Côté disques, Cardiff vient de lancer un troisième album qui s’intitule The Great American White Trash Novel. Pas mal pour un jeunot de 22 ans! «Je ne comprends pas les musiciens qui ont besoin de quatre ou cinq ans pour faire un album. Ça donne quoi? Les artistes intéressants sont ceux qui se remettent en question le plus rapidement possible.» La prochaine remise en question aura d’ailleurs lieu cet hiver, puisqu’un quatrième album devrait paraître sous peu. En attendant, il viendra à Montréal accompagné d’un percussionniste, au lieu de son groupe habituel, les Himalayans.

Jusqu’au 9 décembre
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