Interférence Sardine : Paysage sonore
Musique

Interférence Sardine : Paysage sonore

C’est une sorte d’autobus du show-business subversif et abstrait qui, le 5 février, à 16 h, quittera la rue Saint-Dominique pour Québec afin d’assister à Lumens, le spectacle d’ouverture, avec à son bord la formation tous azimuts de la capitale québécoise Interférence Sardine.

C’est une sorte d’autobus du show-business subversif et abstrait, en interaction avec son environnement, qui donnera le coup de départ du Mois Multi. À preuve, les productions multidisciplinaires que favorisent ces rencontres pendant tout le mois de février entre Montréal, avec son Théatre La Chapelle, et Québec, avec sa salle Multi et son Studio in Vitro, auront un autobus comme catalyseur.

Et pas n’importe lequel, celui de Richard Simas du TLC, qui, le 5 février, à 16 h, quittera la rue Saint-Dominique pour Québec afin d’assister à Lumens, le spectacle d’ouverture, avec à son bord la formation tous azimuts de la capitale québécoise Interférence Sardine. Un prix dérisoire, vingt dollars seulement, qui inclut le retour. Concept intéressant puisque les musiciens vont surtout improviser au gré du paysage qui défilera sous leurs yeux sur l’autoroute 20. «La première chose qu’il faut dire, m’annonce Philippe Venne, leader des Sardines, c’est que lors de ce voyage, ce ne sera pas Interférence Sardine au complet. Au lieu d’être cinq comme d’habitude, nous serons trois, bien qu’il y ait quelque temps, nous ayons fait un show à sept musiciens.» Interchangeable, en effet.

«On va faire de nos tounes, mais on va aussi improviser. Personnellement, le moment que j’attends, c’est lorsque nous passerons devant le Madrid. Tu sais, l’hôtel-restaurant à mi-chemin entre Québec et Montréal avec des dinosaures devant sa façade, ses multiples lumières et ses véhicules quatre par quatre dans le stationnement? Je pense que ça va être le meilleur bout du spectacle. De toute façon, explique Venne, toute la création d’Interférence Sardine repose sur l’image, donc ce concept-là nous rejoint complètement.» «En tous les cas, on est mieux de prendre la 20 sinon j’y vais pas. Me semble que c’est plus inspirant que la 40, parce qu’il y a plus de bars de danseuses. Chose certaine, on aurait moins de plaisir si ces choses-là n’existaient pas.»

Interférence Sardine lançait Mare Crisium, leur premier disque, il y a un an: «En fait, l’idée de base du groupe, c’est de jouer vraiment ce qu’on a envie de jouer. Je pense qu’on travaille beaucoup par collages au lieu de se confiner dans un style. Dans cette veine, on se sert de ces styles comme outil de composition ou d’arrangement. On peut passer d’un bout klezmer à un bout swing à un bout trash. C’est comme un jeu de montage tel qu’on le pratique au cinéma, finalement.» Et il poursuit: «Les nouvelles compositions ont peut-être moins de stock, mais la motivation de tout mélanger est encore là. Honnêtement, je pense qu’il faut nous voir en spectacle pour bien saisir. On a joué à Victo et dans des événements de musique actuelle, et les gens qui nous ont vus nous disent qu’ils réussissent à embarquer.» Notez ici le mot clé: «réussissent».

«On a déjà joué dans un bazar à Québec et il y avait plein d’enfants. En tout cas, peut-être qu’on fait de la musique actuelle, mais il y a des gens de tous les âges qui aiment ça. Si l’on nous avait pas collé d’étiquette, je suis sûr qu’on n’arrêterait pas de jouer partout. Mais là on nous en a mis une sur le front et on est pris avec.» Reste que ces Interférences sont salutaires. Bon voyage!

Le 5 février
Départ au Théatre La Chapelle, à 16 h; retour à 1 h 30
Pour info: (514) 987-5969