Musique

Retour de son : MuzionLive

Muzion

Le 29 janvier, au Kashmir
Avec l’attente qu’il avait créée, Muzion n’aurait même pas eu besoin du concours hip-hop le précédant pour échauffer l’assistance. C’est sur une scène dénudée que la troupe de J. Kill, Dramatik et leurs comparses, accompagnée d’un D.J. bien campé à l’arrière en position de contrôle, a pris possession de la petite salle du Kashmir. Il est clair que le rap plus cru que poli de Muzion se passe de tout artifice, allant toujours à l’essentiel et manquant même rarement son but par ses rythmes et ses messages. Les membres mêmes du groupe se faisaient prendre à leur propre jeu en invitant des fans à venir les rejoindre sur scène pendant les dernières chansons. Par la prestance et la passion contagieuse des tchatcheurs, il était facile de se laisser emporter. Et à voir la réaction de la salle, il devenait évident que les rappeurs et leur musique avaient gagné leur pari: toucher et faire réagir de façon autant intelligente que prenante la fibre émotionnelle des amateurs présents. (J.-F.D.)

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Live
Le 30 janvier, au Colisée
Ça faisait un sacré bail qu’un groupe n’avait pas autant fait vibrer le Colisée. Ed Kowalczyk et les siens ont offert une prestation presque parfaite qui a fait chanter, danser et sauter un public absolument ravi. Après une entrée en matière difficile – pendant la première chanson, la sono faisait peur -, Live a littéralement conquis ses milliers de fans en jouant coup sur coup Selling the Drama et All Over You. Le courant électrique qui a traversé l’amphithéâtre à ce moment-là n’a connu presque aucune baisse d’intensité pendant tout le reste du concert. Passé maître dans l’art de tenir son public en haleine, Kowalczyk s’adressait fréquemment aux spectateurs, les exhortant à vivre la chaleur et l’amour qui planaient au-dessus du parterre. Le chanteur joue le preacher, c’est clair; heureusement, son groupe et lui savent doser. On leur reprochera seulement cette interprétation un peu trop racoleuse de Imagine, dont Live n’avait aucunement besoin pour faire passer son message. Ceci dit, après avoir entendu Dolphin’s Cry, Run to the Water, I Alone et Lightning Crashes, on est sorti du Colisée plein d’une énergie que peu de concerts induisent. (A.V.)