Musique

Retour de son : StereophonicsOur Lady Peace

Stereophonics

Le 3 février, au Colisée
Comme quelques rares chanceux, j’ai pu voir Stereophonics deux fois dans la même journée. D’abord au Cosmos, lors d’un unplugged privé organisé par CHOI, puis au Colisée, en première partie de Our Lady Peace. En version acoustique ou électrique, le trio le plus populaire d’Angleterre est d’une efficacité renversante!

Stereophonics ne se complique pas la vie; même que son rock, plutôt simple, ne révolutionne rien. Pourtant, on tombe sous le charme. On se laisse prendre au jeu et on n’oppose aucune résistance à ces chansons bien foutues, saturées de mélodies et toujours soulevées par un refrain puissant.

En concert, le groupe s’adjoint un claviériste, question de peaufiner les ambiances, mais c’est le chanteur et guitariste Kelly Jones qui fait presque tout le travail. C’est avec une aisance nonchalante typiquement britannique qu’il cale sa voix éraillée sur les mélodies fluides tirées de sa guitare. Malgré une certaine réserve – pas très jasants, les Stereophonics -, le trio gallois a remporté son pari: à la fin de sa prestation, le public s’est levé d’un bloc et l’a salué avec un enthousiasme inattendu. (A.V.)

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Our Lady Peace
Le 3 février, au Colisée
En faisant leur entrée sous des sirènes hurlantes et les éclairs de quatre gyrophares rouges, Raine Maida et les siens lançaient un avertissement: ils étaient venus mettre le feu au Colisée, rien de moins. Our Lady Peace, en effet, n’a eu aucun mal à conquérir les quelques milliers de spectateurs. Ils ont offert une prestation statique (comme d’habitude), mais fort bien dosée. Avec trois albums en poche, le groupe dispose d’un répertoire consistant; en plus, il sait l’agencer. Durant toute la soirée, il a tenu la salle en haleine en la saupoudrant de tubes, jusqu’au doublé final Is There Anybody Home?/Superman’s Dead.

Our Lady Peace a donc offert un concert efficace, mais pas sans bavures. Sur disque, on apprécie le chant brusque et changeant de Raine Maida; sur scène, il a du mal à égaler ses propres prouesses vocales sans échapper quelques fausses notes. Une fois bien réchauffé, il s’en tire très bien, ce qui ne l’empêche pas de flancher de nouveau lorsqu’il se frotte à une chanson plus grande que lui. Ainsi, Teardrop de Massive Attack revue par Our Lady Peace était une réussite du point de vue musical – les guitares déchiraient littéralement l’espace -, mais un triste ratage en ce qui concerne la voix. On ne se mesure pas impunément à Liz Fraser… (A.V.)