Luce Dufault : Droit de reprise
Musique

Luce Dufault : Droit de reprise

C’est en version réduite et acoustique que Luce se pointera au Cabaret, pour interpréter ses tounes préférées. Au menu: du jazz, du blues et du r’n’b, quelques standards de l’époque où elle chantait aux Beaux Esprits: du Billie Holiday, du James Taylor, un peu d’Etta James, et d’autres encore…

Ah, les bars enfumés, où la pauvre chanteuse doit rivaliser d’intensité avec le bruit des joueurs de pool, des buveurs intempestifs et des bocks de bière se fracassant sur le sol. Plusieurs chanteuses à succès vous en parleront comme d’un passage obligé, d’un endroit où l’on «fait ses classes» et dont on se réjouit de sortir un jour. Luce Dufault, elle, y a passé un bon moment, et elle rêvait d’y retourner. Enfin, pas tout à fait: «Je ne voulais pas nécessairement revenir dans les bars, mais je voulais retrouver l’intimité dans le contact avec le public. Un show plus ouvert, avec une mise en scène qui prendrait moins de place.»
C’est donc en version réduite et acoustique que Luce se pointera au Cabaret, pour interpréter ses tounes préférées («Pas toutes, ce serait trop long!» précise-t-elle). Au menu: du jazz, du blues et du r’n’b, quelques standards de l’époque où elle chantait aux Beaux Esprits: du Billie Holiday (God Bless the Child, il va sans dire), du James Taylor, un peu d’Etta James, et d’autres encore. Parmi les incontournables, quelques dadas bien personnels, au sommet desquels on retrouve You’ve Got a Friend, de Carole King: «J’ai usé deux vinyles de Tapestry tellement je l’ai écoutée, cette toune-là! C’était un disque qui appartenait à ma mère; je mettais le volume dans le tapis et j’essayais de crier plus fort.» Parmi ses auteurs fétiches, Luce cite également Cohen, dont elle reprend le Famous Blue Raincoat: «Ça doit faire cinq ans que je la chante, et elle me met toujours dans le même état; c’est difficile à expliquer mais c’en est vraiment une dont je ne me lasse pas.» Du côté français, outre quelques pièces de ses deux albums, Luce s’attaquera à quelques monuments, dont La Chanson des vieux amants, de Jacques Brel. «Il a vraiment bercé mon adolescence. C’est quelqu’un de difficile à aborder, parce qu’on a tellement interprété ses textes, souvent très mal, mais j’ai beaucoup d’affection pour cette chanson.» Il y aura aussi (mais peut-être pas) n ou deux titres d’Édith Piaf. «J’espère faire une chanson de Piaf, mais j’ai beaucoup de difficulté à y arriver. La seule fois que je l’ai fait, c’était dans le cadre d’un hommage. Hors contexte, ça devient très difficile!» Si c’est trop dur, elle risque de laisser tomber, puisque ce concert, c’est avant tout une affaire de plaisir. Malgré tout, les deux soirées seront enregistrées, et les meilleures pièces seront utilisées pour un album live qui paraîtra un mois après. Comme ça, Luce aura une raison de retourner sur les routes du Québec avec son petit show acoustique. «C’est une façon de se payer la traite», dit-elle. Gageons que le public croit que c’est à lui que s’adresse la faveur.

Les 11 et 12 avril
Au Cabaret
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