Musique

Retour de son : Michel Cusson et l’OSQ Éric Maheu

Michel Cusson et l’OSQ

LE 28 MARS, AU GRAND THÉÂTRE

Bien qu’ils soient plus communs depuis une trentaine d’années, les mariages entre musique orchestrale et musique populaire sont rarement de grandes réussites, les différences immenses entre les deux univers finissant tôt ou tard par se faire sentir. Il en aura été ainsi de cette rencontre entre l’ensemble de Michel Cusson et l’OSQ, sous la direction de Gilles Ouellet. On n’a pas toujours su éviter les longueurs, les lourdeurs ou les confrontations malhabiles, mais on a su faire naître des moments magiques en arrimant efficacement les deux formations. Et ces moments-là valaient la soirée à eux seuls: l’époustouflante Marche pour l’enfer, durant la première partie entièrement dédiée à Omertà, la magnifique triade tirée du projet Ualena dans la seconde, qui mettait à contribution les talents vocaux de la ravissante Christine Williams et, enfin, Poulet hongrois, avant-goût du prochain travail de Cusson avec le Projet #3. C’est quand on entend des interprétations réussies comme celles-là que l’on comprend pourquoi les musiciens s’entêtent encore à créer ces rencontres baroques, malgré tous les obstacles qu’elles comportent. (N.H.)

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Éric Maheu
Le 31 mars, au Café-spectacles du Palais Montcalm
Avec la courte série de spectacles qui l’amenait à Québec, Éric Maheu avait pour mission de nous donner un avant-goût de son deuxième album, annoncé comme ayant une vision et une sonorité plus personnelles. Malheureusement, il faudra repasser pour se faire une idée juste et équitable de ce que peut et veut vraiment faire le chanteur de la Beauce sur disque et sur scène. D’une part, le côté technique a très mal servi non seulement la musique mais surtout les paroles de Maheu, qui restaient la plupart du temps inaudibles à cause de l’acoustique très moyenne de la petite salle du Palais Montcalm, visiblement pas faite pour supporter des amplificateurs.
Par ailleurs, Maheu prenait indéniablement beaucoup de plaisir (et de temps) à interagir, souvent maladroitement et armé d’un humour échevelé pas toujours pertinent, avec un public qui n’en demandait pas tant. Une façon de procéder qui faisait surtout ressortir un manque de structure général et détournait sensiblement l’attention des spectateurs des buts véritables du chanteur. Mais même si Éric Maheu se présente comme étant un boute-en-train sur scène, c’est paradoxalement lorsqu’il se faisait plus sérieux musicalement qu’il gagnait en crédibilité. Peut-être devra-t-il considérer ce dernier aspect lors de la prochaine mise au point de son spectacle… (J.-F.D.)