Louis Sclavis : Rapport d'impro
Musique

Louis Sclavis : Rapport d’impro

Cela faisait déjà un moment que, tour à tour, Frith et Drouet, Sclavis et Drouet ou encore Frith et Sclavis travaillaient ensemble. La réunion des trois compères sur une même scène n’était qu’une question de temps. C’est arrivé il y a trois ans. Depuis, ils poursuivent leurs collaborations épisodiques, s’adonnant à une musique improvisée dans sa forme la plus spontanée: aucune piste musicale, aucune discussion avant ou après les concerts, qu’un partage des émotions du  moment.

Cela faisait déjà un moment que, tour à tour, Frith et Drouet, Sclavis et Drouet ou encore Frith et Sclavis travaillaient ensemble. La réunion des trois compères sur une même scène n’était qu’une question de temps. C’est arrivé il y a trois ans. Depuis, ils poursuivent leurs collaborations épisodiques, s’adonnant à une musique improvisée dans sa forme la plus spontanée: aucune piste musicale, aucune discussion avant ou après les concerts, qu’un partage des émotions du moment. «C’est ainsi que nous sommes le plus disponibles musicalement et c’est de cette façon que l’on prend le plus de plaisir à jouer ensemble», indique le clarinettiste Louis Sclavis.
Louis Sclavis est aussi à l’aise dans les musiques spontanées que dans les musiques écrites, dans le jazz que dans la musique contemporaine. Pas étonnant que sa discographie nous le présente faisant des lectures tantôt des oeuvres de Rameau, tantôt de celles d’Ellington, ou que ses compositions s’aventurent dans plusieurs directions, faisant même écho à des musiques traditionnelles, africaines, klezmer, méditerranéennes ou autres. Or, selon Sclavis, ces consonances folkloriques ne participent en aucun temps à la création d’un «folklore imaginaire» – étiquette que l’on a souvent apposée à sa musique -, mais plutôt d’une recherche sonore qui l’a mené à sortir l’instrument de la désuétude dans laquelle il avait sombré: «On a des préoccupations instrumentales qui nous amènent à un certain jeu sur l’instrument et effectivement on retrouve, sans l’avoir voulu, des préoccupations qu’ont eues des musiciens ethniques d’une région ou d’une autre, explique-t-il. Les musiques peuvent se ressembler, mais ce n’est pas forcément une imitation ou une référence.» Les parallèles que l’on peut tisser entre le folklore africain et la musique de Sclavis s’expliquent donc par un travail sur les «faux doigtés» qui, en offrant des espèces d’entre-deux-notes, fait parfois s’apparenter le son de sa clarinette aux sons des flûtes africaines. «La clarinette est u instrument assez souple qui me permet d’explorer des domaines très doux ou très puissants, poursuit Sclavis. Elle a beaucoup d’amplitude, beaucoup d’octaves, je peux donc me sentir à la fois saxophoniste, violoncelliste, flûtiste, etc.»
L’univers sonore de Sclavis est, on l’aura compris, des plus touffus. Combiné à celui du guitariste Fred Frith, l’un des maîtres des musiques improvisées, et à celui du percussionniste Jean-Pierre Drouet, un grand de la musique contemporaine, on est en droit de s’attendre à une fusion sonore des plus riches. Des plus mélodiques aussi. Car si les trois compères aiment à soutirer les sons les plus incongrus de leurs instruments, ils ne refusent pas les élans lyriques: «Si à un moment Fred a envie de jouer un blues avec un son pop ou de jouer une mélodie au violon, il n’y aura aucune censure de notre part. On a autant de plaisir dans le magma sonore que dans la chanson. Ce qui donne la valeur à la performance, c’est son authenticité et surtout le plaisir qu’ont les musiciens.»

Le 21 mai
Au Cinéma Laurier de Victoriaville

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