Muzion : Transatlantique
Musique

Muzion : Transatlantique

La formation hip-hop Muzion en est maintenant à la deuxième étape de la promotion de son excellent album Mentalité Moune Morne: celle de l’invasion française! En effet, à la mi-juin, le groupe effectuait une visite de reconnaissance à Paris, où se trouve sa compagnie de disques française, Warner, qui lancera le CD en septembre. Pour l’instant, c’est le single ravageur La Vi ti nèg qui servira d’appât aux headz de l’Hexagone.

La formation hip-hop Muzion en est maintenant à la deuxième étape de la promotion de son excellent album Mentalité Moune Morne: celle de l’invasion française! En effet, à la mi-juin, le groupe effectuait une visite de reconnaissance à Paris, où se trouve sa compagnie de disques française, Warner, qui lancera le CD en septembre. Pour l’instant, c’est le single ravageur La Vi ti nèg qui servira d’appât aux headz de l’Hexagone. Lors de leur séjour, ils ont rencontré les médias, performé dans le cadre d’un showcase officiel et sympathisé avec leur nouveau pote Kool Shen (de NTM et de la clique 4 My People) avec qui ils risquent de poursuivre une collaboration.
Si la M.C. J. Kyll s’est dite choquée par le sexisme flagrant de la scène hip-hop française (qui ne laisse pas facilement les M.C. féminines exploiter leurs talents à leur plein potentiel), elle avoue tout de même que Muzion a reçu un accueil encourageant: "Lors du showcase, la place était remplie et les gens qui sont venus nous voir après le spectacle semblaient avoir apprécié. Le lendemain, lors de notre conférence de presse, des journalistes nous ont dit qu’on allait tout péter chez eux! Pour eux, La Vi ti nèg c’est un tube assuré. Et l’on arrive à un bon moment car la scène hip-hop française stagne un peu. Tous les M.C. se ressemblent pour ce qui est des sujets, du flow et de la voix, et ils cherchent quelque chose de nouveau. C’est ce qu’on va essayer d’apporter, on veut les faire bouger!"
"Sans vouloir enlever quoi que ce soit au public québécois, continue J. Kyll, il reste que je me suis sentie beaucoup plus écoutée là-bas. Ici, les headz, avant même d’écouter la musique ou la technique, vont vouloir savoir comment tu t’habilles, de quel secteur tu viens, pour savoir jusqu’à quel point t’es hard; toutes sortes de bullshit avant de savoir ce que t’as à dire. Alors qu’à Paris, ils vont directement à ce que tu racontes dans tes morceaux; ils observent le flow, la technique; ils se foutent du style que t’as, ils veulent juste savoir si t’es un bon M.C. La seule barrière que l’on a sentie, c’est au niveau du langage. Ils vont avoir de la difficulté à nous comprendre parce qu’on n’a pas le même slang. On parle un français créolisé et anglicisé auquel ils ne sont pas habitués… Ça va être très difficile, mais on va pas changer pour eux: si ça passe, tant mieux; sinon, on aura essayé. Lorsqu’ils débarquent avec leur verlan, on finit par apprendre; alors ils n’auront qu’à faire la même chose…"

Le 27 juillet
Au Spectrum