Shalabi Effect : Voyage astral
Musique

Shalabi Effect : Voyage astral

Sans le savoir, Sam Shalabi vient de signer, avec son groupe Shalabi Effect, l’un des disques québécois les plus excitants de l’année. Après les albums atypiques de Fly Pan Am et de Godspeed You Black Emperor!, la jeune avant-garde montréalaise vient d’accoucher d’une autre parution aussi séduisante qu’étonnante.

Sans le savoir, Sam Shalabi vient de signer, avec son groupe Shalabi Effect, l’un des disques québécois les plus excitants de l’année. Après les albums atypiques de Fly Pan Am et de Godspeed You Black Emperor!, la jeune avant-garde montréalaise vient d’accoucher d’une autre parution aussi séduisante qu’étonnante. D’abord, parce que cette collection de mélopées psychédéliques, qui allie minimalisme et musiques orientales, est parue chez Alien8 Recordings, une maison reconnue pour ses produits radicalement bruitistes, mais aussi parce qu’elle déballe ses charmes durant plus de deux heures sans jamais lasser l’auditeur, un véritable exploit à l’ère du zapping.
Au sein du groupe, Shalabi manie l’oud et l’électronique, Alexandre Saint-Onge tient la basse, Anthony Seck gratte la guitare, tandis que Will Eizlinin se charge des percussions. Jusqu’ici, rien de bien extraordinaire, direz-vous. Mais comme on retrouve au-delà de quarante instruments sur l’album, chacun des musiciens est appelé à porter plusieurs chapeaux.
On ne s’étonnera donc pas de constater que lorsque Sam Shalabi parle du groupe, c’est toujours à la première personne du pluriel. En effet, si le nom de la formation porte à croire que Sam tient le rôle de leader, ce dernier ne le voit pas du même oeil. "C’est Anthony Seck qui a trouvé le nom, explique modestement Sam. Les gens s’imaginent que c’est mon projet, mais ce groupe, c’est vraiment une histoire d’échanges et d’improvisations collectives."
Dans ce véritable melting-pot sonore, on donne toutefois quelques points de repère à l’auditeur (on a même droit à une véritable chanson!), qui découvre un aspect plus mélodique du travail de Shalabi, dont la majorité des projets oscille entre le jazz atonal et le bruitisme électronique. "De tous mes projets, c’est certainement l’un des plus accessibles, mais aussi le plus ouvert, reconnaît Shalabi. Lorsque je fais du free-jazz, je travaille forcément dans un contexte jazz; lorsque je joue avec Molasses, je dois me plier à un format plus chanson; et dans mes projets avec Alexandre, on oeuvre dans quelque chose de très pointu, du domaine de l’art sonore. Dans le Shalabi Effect, je peux me permettre toutes sortes de choses, sans aliéner le public. En fait, j’ai tendance à décrire ce groupe comme mon projet pop."
L’un des repères les plus évidents est sans doute l’abondance de références géographiques dans les titres et les ambiances des morceaux: de l’entrée en matière de Wyoming à Aural Florida, avec quelques détours du côté de Wake Island et Apollo Beach, le Shalabi Effect voyage, et l’auditeur se retrouve sur la banquette arrière. "On essayait d’évoquer différents paysages, de travailler sur des concepts de déplacement et d’espace. En fait, on essaie d’établir des climats, sans pour autant suggérer bêtement des images clichés. On laisse à l’auditeur le choix du parcours. Ceci dit, je ne sais pas vraiment ce qu’on va faire sur scène, puisque tout a été improvisé. Mais qu’on joue dans le salon d’Anthony, en studio ou sur scène, on essaie de recréer le même échange entre les musiciens."

Avec Town and Country, Sloth is the Love, Scorbut

Le 21 juillet
À l’Hôtel2Tango
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