A Guy Called Gerald : Personnalité multiple
Musique

A Guy Called Gerald : Personnalité multiple

Le D.J. britannique A Guy Called Gerald est un artiste foncièrement lié à la musique électronique. Au fil des ans, il a participé activement à en construire les fondements, et a établi une relation très personnelle avec le  genre.

Le D.J. britannique A Guy Called Gerald est un artiste foncièrement lié à la musique électronique. Au fil des ans, il a participé activement à en construire les fondements, et a établi une relation très personnelle avec le genre. Après des débuts au sein du groupe 808 State dans les années 80, il participa par la suite en solo au développement du techno de Detroit et du house de Chicago. Il est finalement passé à l’électro, au hard-techno et à l’acid house. Son album Black Science Technology le consacra en 1995 comme pionnier du drum’n’bass. Déménagé à New York il y a deux ans, il refait surface cette année avec un nouvel album, Essence, sur l’étiquette K7!. Drum’n’bass très soul, il y développe des atmosphères posées et chaleureuses. «Ce disque m’a permis d’acquérir plus de patience. J’ai appris à observer les différents aspects et secteurs de la créativité. Mes points de départ sont la création ainsi que l’apport des différentes cultures. Cet album m’a littéralement ouvert les yeux», rapporte le D.J. joint au téléphone en Allemagne. Sa carrière a été une quête constante d’humanité, et ce, dès son premier succès avec Voodoo Ray. Il s’agit d’un défi de taille lorsque l’instrument de départ est électronique. «Toutes les musiques sont basées sur la technologie, elles ont toujours évolué de génération en génération. Avant, j’utilisais des synthétiseurs, et on me disait "tu tues la musique live". Au début, les médias n’étaient tout simplement pas habitués à la musique électronique et la croyaient froide. Depuis ce temps, j’ai toujours cherché à produire un son organique en utilisant des instruments électroniques.»

Né Gerald Simpson, A Guy Called Gerald tente d’approfondir les limites de la musique en la manipulant, en torturant les sons de façon à produire quelque chose de nouveau. «J’essaie constamment de repousser les limites de ma créativité, tant personnelle que musicale. Je regarde ce qui se passe autour de moi et j’essaie de faire différemment. On n’a qu’à regader les animaux. Je suis sûr que dans l’océan, quelque part, il y a actuellement une espèce qui se crée. On doit se servir de ce qui nous entoure, mais de manière à développer quelque chose d’unique.» Il s’emploie ainsi à ne faire qu’un avec la machine, mais ceci engendre un risque de redondance. «La musique dance ne se crée qu’à partir d’une seule pièce d’équipement. Le problème, c’est que les gens utilisent tous les mêmes instruments et finissent par inventer les mêmes sons, à peindre à partir des mêmes couleurs. Ceci nuit à la créativité. Pour avancer, il faut plutôt réussir à évoluer en repoussant constamment les limites de ses engins. On ne peut pas tous être inspirés par la même chose. Moi, je trouve inspirant d’utiliser des échantillons avec des éléments live, et c’est ce que j’ai développé dans mon dernier album.»

Au Sona
Le 26 août

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