Mighty Mighty Bosstones : Mode de vie
Musique

Mighty Mighty Bosstones : Mode de vie

Dans un univers musical où les faiseurs d’images règnent en rois et maîtres et fabriquent des looks conçus pour plaire à un marché cible, les Mighty Mighty Bosstones font figure d’élégante exception. Soir après soir, ils parviennent même à réussir l’impensable: faire porter à des jeunes adolescents, le temps d’un concert, le costume veston-cravate paternel.

Dans un univers musical où les faiseurs d’images règnent en rois et maîtres et fabriquent des looks conçus pour plaire à un marché cible, les Mighty Mighty Bosstones font figure d’élégante exception. Soir après soir, ils parviennent même à réussir l’impensable: faire porter à des jeunes adolescents, le temps d’un concert, le costume veston-cravate paternel. «C’est toujours un peu comique, mais surtout très flatteur de voir un kid, fan des Bosstones, portant un habit qui, sans l’ombre d’un doute, provient directement de la garde-robe de son père», souligne en riant Dicky Barrett, leader de la formation.

Bien sûr, les complets tirés à quatre épingles attirent l’attention, mais les Bosstones ont depuis longtemps dépassé le stade de simple curiosité vestimentaire. À preuve, le succès retentissant de Let’s Face It, lancé en 1997, qui permit au grand public de découvrir l’attrait irrésistible du ska-core, un cocktail alliant hooks mélodiques accrocheurs et intensité punk. Un tel gain de popularité créa une situation quelque peu délicate qui força la formation bostonienne à rechercher un juste milieu entre la visibilité exceptionnelle que confère le support de MTV et des radios commerciales, d’une part, et, à l’opposé, la crédibilité chèrement gagnée auprès d’une légion de fans issus du milieu underground.

Face à de tels chambardements, on aurait pu croire que leur processus créatif entourant le plus récent album, Pay Attention, paru en mai dernier, allait être freiné par la nervosité, les hésitations et les remises en question. Tout le contraire, selon Dicky: «En fait, cet album fut extrêmement facile à faire. Nous n’avons jamais vraiment ressenti de pression. La très grande majorité de nos fans ont bien accepté notre soi-disant popularité parce qu’ils savent parfaitement que nous n’avons jamais changé pour plaire aux masses, et que c’est plutôt le mainstream qui est venu à nous et qui nous a acceptés tels que nous étions. De plus, nous étions préparés au fai que ce disque ne recevrait pas le même degré d’attention que le précédent, étant donné que le «Summer of Ska» est chose du passé. Ce qui compte réellement, c’est la fierté que je ressens en écoutant les nouvelles chansons.»

En marge de la musique, le charismatique chanteur a récemment entrepris une carrière cinématographique. On l’a d’ailleurs aperçu dans la mini-série Shake, Rattle and Roll sur les ondes de la chaîne CBS. Aspire-t-il sérieusement à une carrière d’acteur? «Non, pas vraiment. Je cherche simplement à faire rire les gars du groupe… Je ne suis même pas un véritable chanteur et j’ai encore beaucoup de difficulté à croire qu’on m’attribue ce titre; alors, pour ce qui est de celui d’acteur…»

En terminant, on s’en voudrait de ne pas prêter une oreille attentive aux conseils de Barrett en matière de mode automnale: «Cette saison, le col roulé est un incontournable, tout comme les tweeds. Les teintes de vert et de brun foncé sont les couleurs de prédilection…» Et d’ajouter, sceptique, en guise de plaisanterie: «Je suis convaincu qu’après la lecture de cet article, une horde de jeunes se précipitera dans les magasins pour suivre mes recommandations!»

Le 11 septembre
Au Spectrum

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