Travis : Les choses de la vie
Musique

Travis : Les choses de la vie

Groupe de l’année en Angleterre, TRAVIS vient finalement présenter un spectacle à Montréal. Même si elle donne dans le rock-folk mélodique, la formation écossaise n’a pas peur d’avouer son amour pour la musique pop…

Avec ses petites vignettes douces-amères sur fond de rock-folk mélancolique, le groupe écossais Travis a causé la frénésie l’an dernier en Angleterre. Avec deux millions de copies vendues de The Man Who, leur deuxième album, les quatre gars de Glasgow tentent une percée de ce côté-ci de l’Atlantique et foulent pour la première fois le sol montréalais. Joint pendant ses vacances, le guitariste Andy Dunlop est tout excité à l’approche de ce nouveau périple en terre nord-américaine: «Quand tu sais que tu fais quelque chose de bien, tu veux le montrer à de plus en plus de gens. Et nous avons l’occasion d’intéresser un nouveau public à notre musique, ce qui est très important pour nous.»

Grâce à d’excellentes critiques (meilleures qu’en Angleterre, si l’on se fie à Andy) et à son charisme incroyable sur scène, Travis commence à faire parler de lui en Amérique. Sans être un phénomène de masse, comme dans son pays d’origine, le groupe voit son bassin de fans augmenter à chaque visite. «Je pense que les gens aiment l’émotion contenue dans The Man Who, croit le guitariste. On n’essaie pas de changer leur vie, on veut juste qu’ils vibrent.» Il est vrai que les compositions du chanteur Fran Healy, qui parlent des préoccupations de la vie en général, font souvent mouche. Particulièrement Blue Flashing Light, la pièce cachée de l’album, qui montre un côté beaucoup plus cru. Parlant de violence et d’isolement, elle a bien failli ne jamais se retrouver sur le disque. «C’est la seule chanson comportant un message social et nous avions peur de la mêler au reste de l’album. Mais il fallait absolument qu’on la mette sur The Man Who, alors on l’a incluse à la toute fin», explique Andy Dunlop.

Pour le groupe qui s’est fait connaître avec All I Wanna Do Is Rock et U16 Girls, des morceaux vaguement grunge, il était impératif d’aller voir ailleurs pour son deuxième album. Pendant six mois, arpentant six studios différents, Travis est alors passé du petit band rock’n’roll à quelque chose de plus substatiel, de plus approfondi. Mais le véritable déclencheur de cette métamorphose demeure la rencontre avec le réalisateur Nigel Godrich, l’homme derrière OK Computer de Radiohead. Cette association s’est avérée fructueuse et a permis à Travis d’explorer des territoires qu’il n’avait pas soupçonnés. Petit fait cocasse: c’est lui qui a pensé à enregistrer la chanson Slide Show dans une voiture en marche… «Nigel a été très patient avec nous et il a pris le temps de reconstruire le son du groupe. Avant de commencer à travailler sur The Man Who, on voulait aller ailleurs, mais c’est vraiment lui qui nous a mis dans la bonne direction», confie Andy Dunlop, en précisant que Nigel Godrich sera derrière la console pour l’enregistrement de leur troisième disque.
D’ailleurs, à quoi ressemblera cet album, dont la sortie est prévue pour le printemps prochain? Pour l’instant, Andy Dunlop n’en a aucune idée, même si Travis en a déjà donné un avant-goût en lançant, en juin dernier, Coming Around, une pièce avec un son très sixties. Bien sûr, les chansons sont déjà écrites, mais le groupe veut prendre le temps d’expérimenter. «On veut arriver en studio sans attente pour laisser place à la spontanéité. On espère seulement enregistrer les meilleures chansons possible.»

Pour Travis, il semble que la quête de la bonne chanson soit quelque chose de capital. D’ailleurs, ce sujet est revenu plusieurs fois pendant l’entrevue. Qu’elles soient pop, rock ou alternatives, les gars de Travis aiment les pièces accrocheuses. Voilà pourquoi le groupe se permet de jouer des reprises, comme The Weight de The Band, Back in Black d’AC/DC ou… Baby One More Time de Britney Spears, offerte sur le single de Turn, qu’ils ont revisitée d’une manière acoustique. Et c’est sans aucune gêne qu’Andy Dunlop avoue qu’il adore cette pièce. «Trop de gens ont peur d’aimer certaines chansons parce qu’il s’agit de musique pop et ils n’en regardent pas du tout la qualité de celles-ci. La ièce de Britney est excellente et on s’est dit qu’il serait intéressant de la reprendre d’une façon complètement différente.»

Donc, Travis apprécie la musique pop, et ce n’est pas étonnant, puisque c’est un peu ce que le groupe essaie de faire également: composer la meilleure pièce, qui sera la plus accrocheuse possible. En farce, Fran Healy a même révélé dans une entrevue que le prochain album pourrait sonner comme ‘N Sync! Que les fans se rassurent, Travis devrait donner encore dans le rock. «Mais on ne sait jamais, conclut Andy Dunlop, pince-sans-rire, car on aime bien ce qu’ils font…»

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