Yelo Molo : Chant de bataille
Musique

Yelo Molo : Chant de bataille

Lentement, sans qu’on ne les voie venir – et, pour être tout à fait honnête, à notre grand étonnement -, ils se sont installés dans notre quotidien grâce à une chanson qui plante les critiques de musique. Le groupe Yelo Molo aurait voulu s’y prendre autrement pour nous emmerder qu’il n’aurait pas pu faire mieux. Le succès est indéniable, la pièce joue sur toutes les ondes radio, et le public s’est prononcé en sa  faveur.

Lentement, sans qu’on ne les voie venir – et, pour être tout à fait honnête, à notre grand étonnement -, ils se sont installés dans notre quotidien grâce à une chanson qui plante les critiques de musique. Le groupe Yelo Molo aurait voulu s’y prendre autrement pour nous emmerder qu’il n’aurait pas pu faire mieux. Le succès est indéniable, la pièce joue sur toutes les ondes radio, et le public s’est prononcé en sa faveur. Force est d’admettre que le septette a remporté la première manche; mais n’ayez crainte, la guerre est loin d’être terminée… Après tout, nous ne sommes que des frustrés dont le seul leitmotiv est de "varger su’es artistes" (sic).

Rappelons les faits: après un papier vitriolique de Sylvain Cormier, chroniqueur du Devoir, sur l’Empire des Futures Stars, le chanteur Stéphane Yelle, piqué au vif, réagit à son tour et construit les rimes de ce qui deviendra Gros Zéro, un texte bâti autour des clichés entourant la profession de journaliste. "Cormier trouvait que l’Empire n’était plus un bon concours, ce avec quoi je n’étais pas d’accord, d’expliquer Yelle. Je trouvais qu’il exagérait, si bien que j’ai décidé d’employer le même processus. Je me suis dit que j’allais vraiment exagérer moi aussi, planter le critique, le traiter de trou de cul. Le faire réagir. Je ne pense pas que quiconque aurait accroché sur un texte vantant les critiques. C’eût été trop raisonnable et pas assez vendeur… J’aurais pu laisser le texte dans mon tiroir, mais je le trouvais drôle, et je me disais que les gens allaient comprendre la joke. Je ne suis pas un cave, je sais bien que les critiques ne sont pas tous des épais…" Sylvain Cormier, lui, semble avoir compris la farce puisqu’il a signé un traité de paix en acceptant de jouer son rôle dans le clip de Gros Zéro. Certains ont le pardon facile…

La hache de guerre enterrée, avouons maintenant que Yelo Molo, s’il ne réinvente pas le ska-pop, connaît par coeur les dix commandements de l’entertainment. On ne passe pas quelques années aux Deux Pierrots sans apprendre à mettre le public dans sa petite poche arrière. Inutile de se prendre la tête, de chercher du second degré, le septette symbolise un intense party pour peu qu’on ait envie de se laisser aller. "On sait bien qu’à la base, le ska était d’abord une musique contestataire, raconte le batteur Yanick Boivin. Un genre qui servait à gueuler contre le système, la radio, etc. Nous, on ne veut pas embarquer là-dedans. Je trouve qu’avec le ska, y a moyen de se défouler, de proposer des mélodies joyeuses, d’avoir une foule au sourire étampé dans la figure, et de mettre ton volume à dix, puis ta distorsion à onze, et d’avoir du fun quand même. Quand j’écoute du Maiden ou du Pearl Jam, on dirait que c’est la déprime totale. J’entends ça, pis j’ai l’impression que quelqu’un est mort…" La guerre se déplace maintenant au centre-ville; notre contingent est prêt: la bataille du Soda risque d’être palpitante…

Le 10 octobre
Au Club Soda
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