Les Vulgaires Machins : Second regard
Musique

Les Vulgaires Machins : Second regard

Si la teneur musicale de Regarde le monde s’est enrichie par rapport à 24:40, leur premier essai paru en 1998 (deux fois plus d’argent et de temps y ont été investis), on remarque également un changement dans les textes des Vulgaires Machins: moins de déconnage et un regard sur la société plus acerbe et désabusé que jamais.

Si plusieurs se posent encore des questions sur l’impact réel et les motivations de la nouvelle station "alternative" Cool-FM dans le paysage radiophonique montréalais, la formation de punk-rock francophone Les Vulgaires Machins pourra, elle, se targuer d’avoir été la première à profiter de la manne. Malgré une première position du 7 à 7 francophone pendant quelques semaines avec la pièce Régurgiter le système, Les Vulgaires machins tardent à récolter les fruits de cette célébrité soudaine et semblent vouloir prendre leurs distances avec la tonitruante station: "C’est vrai qu’ils ont été cool avec nous autres, explique Guillaume, guitariste, chanteur et parolier du groupe originaire de Granby, et c’est une radio intéressante. Ça reste une station au style commercial mais au moins ils essaient d’aller chercher ailleurs, c’est un pas en avant. Par contre, on n’a pas vraiment observé de conséquence directe sur nos ventes d’albums ou de billets. Je crois que ça va leur prendre un certain temps avant de rejoindre le public qui achète vraiment ce genre de musique. Pour la présentation de notre show, ils nous avaient fait un contrat all-dress avec full pub à la radio et ils voulaient mettre un de leurs camions devant le Club Soda avec les flashers et toute le kit! Mettons qu’on tripait pas beaucoup sur l’idée de s’identifier à ce point à Cool… Finalement, on a réussi à s’entendre sur quelque chose de plus discret qui respecte davantage notre façon de concevoir la promotion."

Depuis la sortie de leur deuxième album Regarde le monde, les quatre machins vulgaires ont emménagé dans le même immeuble montréalais, avec local de pratique adjacent. Cette proximité a nécessairement influencé les relations entre les membres du groupe, pour le meilleur, mais aussi pour le pire. "C’est vraiment tripant, on pourrait faire un super bon reality show juste en filmant ce qui s’y passe! Sans blague, ça rapproche le groupe à plein de niveaux. Et ça confirme ma théorie que d’être dans un groupe, c’est premièrement faire de la musique, et deuxièmement, faire de la psychologie… Mais ça vaut la peine de brasser de la marde pour aller au fond des choses. Ça garde le band en santé, on n’accumule jamais les frustrations."

Si la teneur musicale de Regarde le monde s’est enrichie par rapport à 24:40, leur premier essai paru en 1998 (deux fois plus d’argent et de temps y ont été investis), on remarque également un changement dans les textes de Guillaume; moins de déconnage et un regard sur la société plus acerbe et désabusé que jamais. Une conséquence directe des concerts qu’a donnés son groupe depuis deux ans, selon le principal intéressé: "Ça m’a fait un choc de voir que les gens connaissaient mes paroles par coeur, de constater que j’avais mis des mots dans la bouche des gens! Ça m’a mis de la pression pour écrire des textes ayant une signification plus forte pour pas faire perdre le temps aux gens. J’ai travaillé l’album en me disant qu’il fallait que mes textes servent à quelque chose. Ça m’a donné une autre approche face à l’écriture."

Dès le 5 novembre, Les Vulgaires Machins iront "regarder le monde" de l’autre côté de l’Atlantique. Une vingtaine de concerts seront offerts en première partie de Tagada Jones et Skunks, sur des territoires aussi divers que la Suisse, l’Espagne, la Belgique, la France et les Pays basques. Ils sauront certainement "régurgiter" leurs expériences pour nous offrir encore d’autres petits bijoux punk mélodiques.

Le 13 octobre
Avec Les Parias
Au Club Soda
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