Musique

The Misfits : Sacrés monstres

Depuis leur retour avec American Psycho, en 1996, le public des Misfits a rajeuni. "Les jeunes qui assistent à nos concerts ont environ quinze ans, l’âge de mon fils. C’est agréable de sentir que notre influence demeure aussi grande après tant d’années. Notre musique est d’actualité et on n’a pas perdu le respect de nos pairs", déclare le bassiste Jerry Only.

Quand j’ai entendu la voix informatisée de l’opératrice annoncer: "Dans une minute, le temps de votre carte d’appel sera expiré", j’ai compris pourquoi Jerry Only, bassiste et fondateur des Misfits, parlait aussi vite! Et, bien sûr, il n’a pas pris la peine de me rappeler… Tant pis pour lui, puisqu’en une dizaine de minutes, j’avais eu le temps de me faire une bonne idée du personnage. Only est un monstre sérieux et articulé; pas question de le mener sur le terrain superficiel prévu au départ. C’est que le bassiste a un message à faire passer: à Roadrunner, sa compagnie de disques, à ses fans et aux jeunes groupes.

Un an après la sortie de Famous Monsters, le second disque des Misfits depuis leur retour sur scène en 1995, Jerry n’est pas content de la performance de l’album sur les palmarès. "Je m’attendais à du meilleur travail de la part de la compagnie de disques. Il y a d’excellentes chansons sur notre album, qui auraient pu facilement passer à la radio. Mais comme la compagnie n’a fait aucune promotion auprès des stations de radio, on n’a pas entendu Famous Monsters sur les ondes", affirme le bassiste. Les Misfits n’ont pourtant jamais été très radiodiffusables; mais selon Jerry, les gens de Roadrunner n’ont pas compris leur compact. "Ils savent que notre public est très fidèle; par conséquent, ils n’ont pas fait de promotion, tout en sachant qu’ils feraient quand même de l’argent sur notre dos. C’est pourquoi on est à la recherche d’une nouvelle étiquette", assure-t-il. En fait, c’est ce qu’il répète à Roadrunner dans le but de faire bouger les choses. "Et ils me répondent toujours; "On va voir ce qu’on peut faire"", lance Jerry en riant.

Depuis leur retour avec American Psycho, en 1996, le public des Misfits a rajeuni. "Les jeunes qui assistent à nos concerts ont environ quinze ans, l’âge de mon fils. C’est agréable de sentir que notre influence demeure aussi grande après tant d’années. Notre musique est d’actualité et on n’a pas perdu le respect de nos pairs", déclare Jerry. Selon lui, le fait que Glen Danzig ne soit plus dans le groupe n’affecte aucunement la popularité des Misfits. "Il y aura toujours des gens qui préféreront Glen à Michale (Graves, le nouveau chanteur); mais ce qui compte avant tout, ce sont les mélodies. On essaie d’écrire des chansons faciles à retenir et à chanter. À l’époque, Glen prenait beaucoup de place dans le groupe; mais aujourd’hui, les Misfits, c’est un travail d’équipe et on est tous (Doyle Von Frankenstein, le petit frère de Jerry, à la guitare et Dr. Chud à la batterie) à l’avant-plan", assure le bassiste.

Bref, après treize ans d’absence, la formation est revenue pour botter le derrière des jeunes groupes qui font de la musique pour l’argent avant tout. "On est là pour leur prouver que dans sa forme originale, notre style de musique, très puissant et mélodieux, est encore d’actualité. Au cours des dix dernières années, ce qui a tué le métal, ce furent les bands qui ne composaient pas de bonnes chansons", explique Jerry qui, du haut de ses 41 ans, estime être plus en forme que bien des musiciens plus jeunes.
L’an prochain, dans le cadre du 25e anniversaire des Misfits, les gars ont l’intention de prouver leurs dires avec encore plus de force puisque Jerry est en train de concocter une tournée réunion avec Glen Danzig et les différents batteurs ayant accompagné le groupe jusqu’en 1983.

Avec Speedealer, Guy Smiley et Vulgar Deli
Le 14 octobre
Au Medley
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