Carol Jones : Le corps, cet instrument
Musique

Carol Jones : Le corps, cet instrument

La percussion corporelle, vous connaissez? C’est l’occasion ou jamais d’en faire la rencontre durant le festival DansEncore, grâce aux ateliers donnés par la danseuse et actrice Carol Jones.

C’est peut-être sa première participation à DansEncore, mais Carol Jones est loin d’être étrangère à la région. En effet, ce n’est pas très loin de Trois-Rivières qu’elle est née, à Grand-Mère. "Mon père était batteur de jazz et il a rencontré ma mère lors d’un spectacle à Grand-Mère. Comme j’y étais probablement le premier bébé né d’une relation interraciale, car mon père était Noir, ça faisait la file à l’hôpital pour me voir quand je suis née!" raconte-t-elle en riant.

De ses racines africaines est né le goût de Carol Jones pour le rythme et les percussions… Mais pas n’importe lesquelles: les percussions corporelles, un créneau qu’elle a développé après avoir suivi des formations en danse et en théâtre et fait quelques voyages, dont un en Haïti. "Ce qui m’amuse, c’est de transposer les différentes parties d’une batterie sur le corps. La danse percussive est à mi-chemin entre la musique et la danse; c’est de la danse qui s’entend ou de la musique qui se voit", explique celle qu’on a pu voir au grand et au petit écran (Louis 19, Watatatow) et qui enseigne la danse rythmique et la batterie.

Pour Mme Jones, le rythme est au coeur de nos vies, ne serait-ce que dans la routine quotidienne. "C’est un vieux langage, la percussion corporelle. Beaucoup de rythmes nous ont été légués par les esclaves africains. Quand ils arrivaient sur le Nouveau Continent, comme ils venaient de différentes tribus, c’était leur façon de communiquer entre eux", explique celle qui a justement créé l’an dernier le spectacle FREE, sur l’esclavage humain au 21e siècle, qui s’inspire de cette thématique.

Ateliers au grand air

C’est sur la place DansEncore que Mme Jones et son complice Philippe Meunier, un pro de la gigue, donnent rendez-vous à la population pour trois ateliers de 45 minutes. "Le but est de faire découvrir les différentes lignes rythmiques au public tout en s’amusant! Je vais diviser le public en trois groupes, qui recevront chacun un rythme. On amène ainsi les gens à découvrir ce qu’est la polyrythmie, à voir comment l’addition de différents rythmes crée une grande rythmique."

Pour y arriver, toute la caisse de résonance du corps humain est interpellée: poitrine, mains, pieds. "Si on prend seulement les mains, il y a plusieurs façons de faire du bruit avec, en claquant, en faisant des snaps. Et on va même faire un peu de gigue!" conclut-elle.

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