Restos / Bars

Imadake : Nourriture de l'âme

Encore un autre izakaya? Oui, mais le Imadake est vraiment extra. On en redemande!

«IRASSHAIMASE!!!*» crient les serveuses en jupette d’écolière et les serveurs en t-shirt et bermuda à chaque client qui met le pied dans la place. C’est de cette façon quelque peu surprenante mais ultrasympathique que les gens sont accueillis au Imadake, un izakaya, ou bistro japonais où l’on sert de la bière, du saké et des petits plats à partager, façon tapas.

Au Japon, les izakayas sont fréquentés par les salarymen qui y vont pour boire à la fin de leur journée de travail et… profitent de l’occasion pour dire à leurs patrons ou collègues leurs quatre vérités. Je l’ai appris de K., Japonaise d’origine et de D., son conjoint. Le même couple qui a refusé mon invitation à essayer le Ryu, il y a quelques mois, un izakaya qu’ils jugeaient trop fashion. Le Imadake, lui, a passé le test.

Au menu

Je laisse K. choisir les plats. Pour nous mettre en appétit, elle commande deux belles salades fraîches aux couleurs et aux goûts diamétralement opposés: l’une de daikon et bonite râpés, beige et aromatisée à l’umeboshi, et l’autre aux algues et sésame, colorée, au goût d’iode et de noisette. Un délice au carré.

Le repas se poursuit avec un service d’ebi mayo, des crevettes («ébi») tempura servies avec une mayonnaise maison, et de karaage («agué» veut dire «frit»), des morceaux de poulet marinés au saké et enrobés d’une panure bien croustillante au goût poivré. Les crevettes sont craquantes, chaudes, réconfortantes. Le poulet est bien relevé, mais la viande, un peu sèche, rend la mastication ardue.

Les deux plats qui suivent sont tout simplement fantastiques! Le premier, nommé takoyaki, est une assiette de boulettes de pieuvre hachée panées et surmontées d’une mayo et d’une poudre d’algues. Ça fond dans la bouche pendant que les goûts éclatent. K. indique que ce mets est souvent servi dans des fêtes. Le deuxième est une petite assiette de bâtonnets de racine de bardane légèrement panés et dont le goût s’apparente à celui des topinambours. Wow!

L’atterrissage se fait en douceur avec un dashi chazuke, une boule de riz immergée dans un bouillon chaud et coiffée d’une fleur de saumon fumé (on peut aussi choisir de l’anguille), de filaments d’algues nori et d’une feuille de shiso. Ce plat, summum du réconfort, est idéal pour les lendemains de veille… Du soul food, conclut K.

Douceurs

Les desserts japonais sont peu sucrés, aux antipodes de la pâtisserie française! Il y a un pudding au thé vert, au goût prononcé de matcha, mais qui a plutôt la texture lisse d’une mousse. Bien racler le fond du bol pour récupérer la purée de haricots rouges et obtenir un maximum de goût. C’est tout simple, mais très bon. Il y a aussi des mochi ice, de petites boules de pâte de riz gluant aux saveurs de thé vert, chocolat, fraise ou sésame noir et farcies de crème glacée. C’est mou, gélatineux et frais. Les enfants adorent.

Emballant /
Les petits plats frais, inusités, vitaminés, variés. L’ambiance de fête apportée par le rituel des saké bombs, des shooters avalés à la suite du cri de ralliement des serveurs: «When I say saké, you say bomb!»

Décevant /
À moins d’avoir des abdominaux d’acier, les boîtes de bois qui servent de tabourets sont très inconfortables. Préférez les banquettes.

Combien? /
Le prix des plats varie entre 3$ et 15$. Pour deux personnes, il faut compter environ 70$ pour huit plats, avant taxes, alcool et pourboire. Tout dépend de votre appétit.

Quand? /
Le midi, du lundi au vendredi, et le soir, sept jours sur sept.

Où? /
Imadake
4006, rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal
514 931-8833
imadake.ca

*«Bienvenue!!!»