Restos / Bars

Il Teatro : Pâtes atout

Sous les projecteurs du Il Teatro, une cuisine italienne savoureuse et bien exécutée tient la vedette. Le clou du spectacle: les pâtes.

Parcourir le menu du restaurant du Capitole donne du fil à retordre aux éternels indécis. C’est qu’il y en a, des pages! Seulement pour les entrées, une trentaine de possibilités, incluant les soupes, salades, tartares, carpaccios et spécialités du fumoir. Puis, il faut choisir entre les risottos, les viandes, les poissons et 20 sortes de pâtes. J’hésite, me décide, change d’avis, et ainsi de suite. David s’impatiente, mais retient son exaspération grandissante devant nos invitées, Anaïs et Virginie.

Quelques questions au serveur révèlent qu’il ne connaît pas très bien son menu. Et il a visiblement de la difficulté dans sa prise de notes, puisqu’il revient deux fois demander à l’un de nous son choix d’entrée ou de plat.

Pour commencer, j’avais eu envie de suppli al telefono (croquettes de riz à la mozzarella) et de polpette (boulettes de veau sauce arrabiata). J’ai finalement pris les calmars grillés, servis entiers (sans les tentacules). Leur goût de gril s’impose en bouche, s’accordant à merveille avec la sauce balsamique. Sous une couche de roquette se cache un monceau de couscous aux tomates, sans reproche, sinon qu’il fait de cette entrée une portion diablement costaude.

Le plat de carpaccio di vitello de David séduit par sa variété. Le veau n’est pas cru, mais fumé, et escorté de nombreuses garnitures: croûtons aux tomates séchées, boule de mozzarella fraîche, granité de melon, salsa tomates-basilic-noix de pin. Très réussi, même si le melon et les tomates s’harmonisent plus ou moins. Anaïs déguste un trio de tartares (thon, saumon, boeuf) avec salade et chips maison, tandis que Virginie fait sa fête à une assiette de saumon fumé et tartare (ce dernier avait été oublié, mais la faute fut corrigée illico presto).

La bouteille de Foppiano 2008 (une superbe petite syrah californienne au fruité équilibré de la Russian River Valley) descend à vitesse grand V. Heureusement, nos plats ne tardent pas. Pour moi, une escalope de veau grillée alla boscaiola, c’est-à-dire surmontée de pancetta dodue, de pleurotes et de tomates séchées. Comme l’escalope est très mince, le grillage n’est pas la technique de cuisson la plus profitable pour sa tendreté, mais celle-ci s’en tire bien. Le point fort de l’assiette: la sauce au jus de viande, bien serrée. Les pâtes sauce rosée auraient suffi en accompagnement, mais j’avais une envie de frites. Servies dans un petit panier de friteuse (joli!), elles sont salées, croustillantes… et "addictives".

Les trois autres convives ont opté pour des pâtes. Pour Anaïs, des penne sauce rosée "à la manière de Gino Quilico", avec saucisses italiennes, fenouil et mascarpone. Pour Virginie, des tagliatelles aux champignons des bois, huile de truffe et porto. Et pour David, la quintessence sous forme de quatre raviolis géants aux ris de veau et foie gras, baignant dans une splendide sauce au porto juste assez sucrée, qui explose sur vos papilles dans un pur ravissement. La farce des pâtes, épicée avec soin, s’y marie en toute suavité.

Pendant que l’on tente de décrypter les autographes qui ornent la pléthore d’assiettes décoratives exposées dans des casiers muraux, nos desserts se pointent. Et c’est ici que la constance en cuisine fléchit un brin. Rien à redire de la crème brûlée à la vanille, mais l’appareil de la tarte au citron est granuleux (comme si le sucre ne s’était pas dissous), le tiramisu pèche par manque de goût (café, alcool, chocolat: on ne perçoit rien) et par la mollesse de ses doigts de dame, tandis que les saveurs de la mousse au miel et ricotta qui coiffe mon panforte (un gâteau aux fruits confits et aux épices de Sienne) se font aussi un peu trop discrètes. Dommage que la finale n’ait pas été à la hauteur du reste.

Emballant /
Les pâtes, variées, savoureuses, bien cuites. La carte, aussi généreuse que les portions.

Décevant /
Les desserts ainsi que les pains emballés individuellement dans du papier aux logos de Paillard.

Combien?
Pour deux personnes pour trois services, environ 40$ le midi et 85$ le soir (avant taxes, boissons et pourboire).

Quand?
Dès 7h tous les jours.

Où?
Il Teatro
972, rue Saint-Jean
Québec
418 694-9996
www.lecapitole.com