Restos / Bars

Influences : Tous azimuts

Prenez un Français, un Chilien et une Japonaise. Brassez et versez. Vous voilà avec un resto aux multiples… Influences.

Face à la carte d’Influences, pour tout vous dire, nous sommes restés un peu sceptiques. Voilà peut-être le seul menu en ville à proposer autant de plats venus de quatre continents. Et pour cause. Influences, c’est l’histoire de trois compères: Keiko Ito, d’origine japonaise et mariée à un français, et Sergio Orellana, venu du Chili. Keiko s’occupe du service et Sergio, de la cuisine. Tout ça avec la complicité d’un autre chef, Manabu Nozuchi, un ancien du très sélect club 357C. Vous suivez? Avec ce projet, ils ont voulu créer l’improbable: un restaurant à la carte éclectique, où se mêlent leurs trois origines. Et encore plus! En hommage à ce resto qui s’appelait récemment Le Joli Moulin, ils ont tenu à garder quelques classiques de style steakhouse. Bref, un joli méli-mélo qui semble tirer dans toutes les directions, malgré une volonté évidente de bien faire.

Et les lieux? Si vous fréquentez assidûment les restos depuis quelques années, vous reconnaîtrez sans peine ce local qui accueillit jadis Les Chèvres et le Chou, au décor soigné de matériaux bruts et de tons colorés sur nappes blanches. Un local qui en aura donc vu de toutes les couleurs: le voici sous… influences.

Au menu

C’est une première: voici un menu qui affiche clairement l’origine des plats. À côté de chaque proposition, des icônes indiquent la provenance: « France », « Japon », « Espagne » et « Joli-Moulin ». Il y en a pour tous les goûts. Nous tirons donc un peu au hasard. D’abord, des crevettes ajillo, trois belles crevettes parfaitement cuites, servies dans un beurre aux miettes d’ail croustillantes. Le tout décoré, c’est étrange, d’oeufs de poisson volant. C’est très bon. Puis, autre entrée, ce carpaccio « à la japonaise »: il est constitué de belles tranches de boeuf un peu plus épaisses qu’à l’habitude, baignant dans une vinaigrette de yuzu, le fameux citron japonais, et de sauce soya. En guise de décoration, un peu d’oignon vert et de laitue effilochée, ainsi que deux fines tranches de tomate. Pas mal.

L’oeuvre annoncée du chef d’origine japonaise est un thon albacore façon tataki à la sauce dijonnaise. Curieux mariage. On l’accompagne d’un émincé de légumes (poivrons, carottes, courgettes), de gingembre mariné et d’une purée de pommes de terre un peu sèche. Ce n’est pas mauvais, mais disons-le, curieux. Vous essaierez, voir.

Les « mignonnettes sauce roquefort » sont en réalité quatre petits morceaux de boeuf, du filet mignon, qui n’ont pas été suffisamment saisis. Ils restent bien tendres, heureusement, nappés d’une sauce au roquefort peu relevée. À côté, quelques légumes grillés (poivrons, courgettes, carottes), un morceau de brocoli vapeur, et de fines frites molles. Sceptiques nous étions, sceptiques nous restons.

Douceurs

Keiko a donné son prénom à un dessert, il fallait donc l’essayer: un drôle de pudding, un flan mou genre blanc-manger, avec de petits cubes gélatineux à la noix de coco, des raisins verts frais et des litchis en conserve. Mon invitée a beaucoup aimé. Ou une crème brûlée classique, à la croûte, oui, très brûlée, et à la crème, heureusement, soyeuse.

Emballant /
On a adoré le service de Keiko, ultrasympathique. Les entrées sont aussi très agréables.

Décevant /
L’idée, apparemment séduisante, de proposer une cuisine éclatée nous a un tantinet déboussolés. Les plats, brûlants, sont présentés à la mode… d’il y a au moins 10 ans: assiettes trop grandes, légumes éparpillés parsemés de sauce et d’herbes. Manque d’esthétisme.

Combien? /
Prévoir un maximum de 25$ par personne à midi. Le soir, compter un maximum de 39$ pour la table d’hôte et un peu plus à la carte. Sans le vin (des classiques de la SAQ), les taxes et le service.

Quand? /
Du mardi au vendredi, de 11h30 à 14h30 et du mardi au dimanche, de 17h à 22h.

Où? /
Influences
1201, avenue Van Horne, Montréal
514 276-5654
www.lesinfluences.com