Restos / Bars

Foodlab : À la table de la SAT

Au Foodlab, pas de gastronomie futuriste tape-à-l’œil, mais plutôt des petites bouchées créatives. À picorer en apéro ou à déguster en repas complet.

Vraiment pas banale, cette Société des arts technologiques, ou SAT pour les intimes. Grosse coquille de béton et de verre plantée dans le Quartier des spectacles, ce haut lieu des arts numériques met en scène les événements les plus innovateurs de la métropole, comme le SAT Fest, un festival de films immersifs projetés dans son énorme dôme appelé «Satosphère».

Pour insuffler une âme à son restaurant, la SAT a fait appel au duo créatif salé-sucré Seth Gabrielse et Michelle Marek (deux anciens du restaurant Laloux), qui officient dans une cuisine-atelier en inox, ouverte aux yeux des convives. Place au spectacle discret des chefs.

Au menu

Comme le menu change toutes les deux semaines – tout comme la carte des vins «nature» -, il est probable que les plats décrits dans cet article ne correspondent en aucun point à ceux que vous pourriez déguster dans les prochains jours.

Lors de notre passage, le thème était «Pâques russe». En entrée, nous avons eu droit à un surprenant bortsch qualifié de «clair». Le bouillon de betteraves, obtenu par fermentation, accueillait deux raviolis farcis aux champignons de Paris et une cuillerée de crème sure. Servi tiède, ce potage délicat était délectable.

A suivi un joli koulibiac, dont l’enveloppe de pâte feuilletée révélait trois zones: une de saumon sauvage du Pacifique (trop sec), une autre de flétan, et la troisième d’un mélange de riz aux herbes, épinards et champignons. Demandée: une portion supplémentaire de beurre blanc qui a su apporter du moelleux au saumon et sauver la mise.

La saucisse polonaise kielbasa, servie avec une tranche de pain de seigle, de la moutarde bien épicée et quelques tranches de concombre mariné, s’est présentée comme le deuxième plat de résistance. Une proposition qui convient mieux en apéro qu’en repas du soir.

En accompagnements optionnels: une salade sibérienne de carottes râpées, coriandre et raisins de Corinthe, agréablement relevée au cumin, et une salade moscovite réalisée avec des petits cubes de betteraves, pommes de terre et petits pois liés avec une mayonnaise. Ce plat a su arracher des «aaah!» nostalgiques à un ami qui retrouvait là un plat de sa petite enfance en France… Moment d’émotion.

Douceurs

Qu’un seul dessert à la carte, mais quel dessert! Un paskha, mélange de fromage cottage, sucre, beurre et crème, égoutté durant deux jours. Coiffé d’écorces d’orange et d’amandes pralinées, il est servi avec un somptueux pain sucré nommé «kulich». Petit plat empreint de délicatesse. Autre moment d’émotion.

Emballant /
La formule libre et décontractée qui permet de prendre juste un apéro ou un repas complet. La proximité des chefs: on peut échanger avec eux à tout moment. La magnifique terrasse, aux premières loges des projections lumineuses sur la façade du Monument-National, tout simplement magique!

Décevant /
Une expérience au Foodlab ne peut être qualifiée de confortable: c’est bruyant, il faut commander au bar, les plats sont servis dans un ordre approximatif. Mais quand on sait que les profits servent à la recherche artistique (la SAT est un organisme à but non lucratif), on finit par trouver ces inconvénients sympathiques.

Combien? /

Environ 30$ par personne excluant vin, service et pourboire.

Quand? /
Du mercredi au samedi, de 17h à 22h.

Où? /
Foodlab

1201, boulevard Saint-Laurent (3e étage), Montréal
514 844-2033
sat.qc.ca/foodlab