Restos / Bars

Ambassade Boris : Citoyen du monde

Ambassade Boris propose une formule qui sied bien au Quartier latin: bières Boris et cuisine inspirée de la bouffe de rue des quatre coins de la planète.

À défaut de voir des marchands ambulants servir une cuisine de rue à longueur d’année à Montréal (comme c’est le cas un peu partout dans le monde, de New York à Bangkok), des projets originaux voient le jour. Comme l’ouverture dans le Quartier latin d’Ambassade Boris, un restaurant dont la cuisine s’inspire du street food des Amériques, d’Europe, d’Afrique et d’Asie.

L’idée est sortie de la tête des copropriétaires Philippe Guéguen et Gabrielle Renault-Godin. Et comme cette dernière est la fille du propriétaire du label Boris au Québec, la carte des alcools met en vedette les produits Boris et des cocktails réalisés avec ou sans la petite bière emblématique. Derrière les fourneaux, le jeune Simon Laborde (ex-chef du Vallier) prépare des plats dont le résultat est beaucoup plus travaillé que ce à quoi on pourrait s’attendre. Tour du proprio… et du monde.

Au menu

Du côté des Amériques, l’Argentine est bien représentée sur le menu par des tranches de bavette de bœuf grillées et bien juteuses, striées d’une émulsion de poivron rouge et sambal oelek, et servies avec une sauce chimichurri maison. Un plat qui présente juste ce qu’il faut de raffinement pour plaire aux gauchos urbains.

Une pointe en Asie permet d’apprécier les dumplings maison, à la pâte de riz collante et souple et à la farce de légumes tendres et chauds (carottes, chou chinois et shiitakes émincés). Une sauce ponzu vient ajouter une touche aigre-douce à ces mignons petits «chaussons» végés.

L’Europe, quant à elle, réserve de délicieux calmars souples dont la panure, fine et croustillante, ne masque pas le goût des céphalopodes. En accompagnement, commandées à part: de bonnes frites maison servies dans un plat de service en métal, version mini d’un panier à friture.

Une incursion en Afrique nous fait découvrir trois keftas de bœuf (pourquoi pas de l’agneau du Québec?) présentés sur brochettes de bois, bien parfumés aux quatre C – cannelle, curcuma, cari, cumin – et servis avec un yogourt accentué de feuilles de menthe fraîche et de mini-morceaux de citron confit. Vraiment pas mal, malgré le goût un peu trop prédominant de la cannelle.

Douceurs

Du menu, c’est la carte des desserts qui nous a semblé la plus faible. Les churros, servis avec du caramel fondant à la fleur de sel, ont un extérieur cannelé bien bruni et croustillant, mais l’intérieur n’est pas assez cuit. La tarte au chocolat était correcte, mais n’aurait pu déchaîner aucune passion, même avec sa garniture à la mangue et fruit de la passion.

Emballant /
Le concept de servir des plats inspirés de la bouffe de rue est séduisant par les temps qui courent. Le chef tire bien son épingle du jeu en apportant une touche beaucoup plus raffinée que s’il s’agissait de véritables plats préparés par des marchands ambulants.

Décevant /
Le délai d’attente avant qu’on vienne nous servir. Mais quand le contact est établi, le service s’avère chaleureux et attentionné.

Combien? /
Pour deux, comptez une soixantaine de dollars pour quatre plats portion tapas et deux desserts, avant taxes, alcool et service.

Quand? /
Du lundi au vendredi, midi et soir, et les samedis et dimanches, soir seulement.

Où? /
Ambassade Boris

1641, rue Saint-Denis, Montréal
514 508-5979
ambassadeboris.com