Ouzeri
Restos / Bars

Ouzeri

À l’aube de son vingtième anniversaire, le restaurant grec Ouzeri est toujours une référence montréalaise. Quel est son secret? Éléments de réponse de Dean Stinziani, son sympathique gérant.

Les restaurants qui ouvrent un jour et changent de vocation le lendemain sont nombreux à Montréal. Mais il arrive que le temps, les modes et les caprices du moment n’aient pas d’emprise sur certains établissements. C’est le cas de l’Ouzeri, niché depuis 1993 rue Saint-Denis. Un restaurant chaleureux où règne une bonne ambiance, avec des serveurs efficaces, des prix honnêtes et une carte de spécialités grecques traditionnelles qui a peu évolué avec les années. Comment ça, «peu évolué»? Eh bien oui, alors que la majorité de ses pairs s’évertue à changer de menu chaque mois, voire chaque jour; et alors qu’on ne cesse de dire qu’il faut se renouveler pour pouvoir survivre dans le milieu de la restauration, l’Ouzeri a tout misé sur la constance. Et cela a été payant. «Nous avons une belle clientèle régulière, confirme Dean Stinziani. Nous recevions avant des gens avec leurs enfants, et aujourd’hui, ces enfants ont grandi et viennent à leur tour au restaurant.» Dean est bien placé pour le savoir puisqu’il travaille lui-même depuis 16 ans au sein d’Ouzeri. Lui aussi est d’ailleurs instantanément tombé sous le charme de l’endroit lorsqu’il a remplacé pour la première fois un busboy, un soir achalandé. «Je devais donner un coup de main, et finalement, je n’en suis jamais parti», raconte-t-il avant de préciser que certains de ses collègues sont également là depuis longtemps.

Classiques en vogue

«Notre force, ce sont nos classiques qui ne bougent pas. Comme cela, même si on ne vient pas souvent, on est sûr de les retrouver sur la carte.» Il peut notamment s’agir, en entrée, du saganaki, un plat de fromage kefalograviera que l’on fait fondre en cuisine, puis qu’on flambe dans de l’ouzo, l’alcool anisé local, devant les convives. Un spectacle pour les yeux et les narines, et un vrai délice en bouche. Les poissons du jour (dorade, vivaneau, loup de mer, etc.), servis entiers et grillés, sont également très appréciés. N’oublions pas les traditionnels agneau et poulet feta, ainsi que la moussaka d’agneau, dont les portions généreuses invitent au partage au centre de la table. C’est cet esprit de groupe qui constitue d’ailleurs un autre atout de l’Ouzeri, puisqu’on y vient autant pour fraterniser et passer du bon temps que pour manger. Il est néanmoins vivement conseillé de garder, si on le peut, une petite place pour le dessert, avec des propositions comme le baklava, toujours frais du jour, ou le bougatsa, une sorte de tarte faite de pâte filo recouverte de crème pâtissière caramélisée à la cannelle. Et pour faire passer le tout, il n’y a rien de mieux qu’un bon café grec, chauffé à même les plaques de cuisson dans une petite cafetière en métal sans système de filtration. Ou encore un bon verre d’ouzo, dont la maison tient toujours deux ou trois variétés. Bref, on cultive les classiques à l’Ouzeri, et on le fait bien. Si bien, même, que parfois certaines traditions peuvent faire oublier tout le reste: «Je me souviens qu’un Premier de l’an, nos clients ont cassé tellement de vaisselle au restaurant (NDLR: coutume grecque en fin de repas) qu’on a ramassé les débris à la pelle et qu’on a dû la changer intégralement.» Décidément, à l’Ouzeri, le classique a du bon!

Ouzeri

4690, rue Saint-Denis, Montréal

514 845-1336