BloguesÇa tourne

Izabel Grondin dresse la table et «Thanatomorphose» sur une belle lancée

Izabel Grondin, que plusieurs définissent comme étant la «Reine de l’horreur au Québec», revient à la charge avec un nouveau projet de court-métrage. La Table sera ainsi le 16e film en carrière de la scénariste, productrice et réalisatrice.

La Table

Izabel Grondin, que plusieurs définissent comme étant la «Reine de l’horreur au Québec», revient à la charge avec un nouveau projet de court-métrage. La Table sera ainsi le 16e film en carrière de la scénariste, productrice et réalisatrice.

Depuis Fantasme, son plus récent court sélectionné dans pas moins de 25 festivals sur 4 continents, Grondin s’éloigne toutefois du cinéma d’horreur, sans évacuer pour autant l’exploration de situations tordues ou dérangeantes. Autrement dit, d’après ce que j’ai saisi, il n’y aura pas de sang, mais le film risque fort d’ébranler le spectateur. En voici d’ailleurs le synopsis :

Un homme se présente au domicile d’un potentiel employeur pour répondre à une offre d’emploi. Ce qu’il ignore c’est que le job commence dès qu’il entre dans la maison… 

Afin de pouvoir commettre ce film entièrement indépendant, Izabel Grondin a lancé une campagne de crowdfunding, ce qui lui permettra de boucler son budget de production.  Vous trouverez tous les détails de cette campagne ici, pour laquelle vous êtes invités à contribuer. Le tournage de «La Table» débutera quelque part fin janvier, début février.

Vous pouvez également découvrir le travail de cette cinéaste vouant un amour sans borne pour le cinéma de genre québécois depuis près de 20 ans, en mettant la main sur son DVD Folies passagères, contes trash et sournois, compilant quelques-uns des ses meilleurs courts-métrages

//

Thanatomorphose

La première montréalaise avait lieu le 20 novembre dernier. J’aurais voulu en parlé plus tôt, mais j’ai de toute évidence raté mon coup. Toujours est-il que j’ai eu l’occasion d’assister à la projection de ce tout premier long métrage d’horreur écrit et réalisé par Éric Falardeau. Et puisque j’en faisais mention au tout début de l’automne, alors que Thanatomorphose était sélectionné à Sitges, je tenais, avant toute chose, à souligner qu’il a par la suite remporté le titre de «Meilleur film» au Festival de Cine de Terror de Molins De Rei. Depuis, le long métrage obtient des critiques franchement très positives.

Voilà, j’avais moi aussi l’intention de me lancer dans une critique du film, mais étant donné une implication sur le projet (d’assez loin, il faut le dire) et que ma conscience ne me laisse pas tranquille avec ça (je crains qu’on finisse par me reprocher une certaine subjectivité), je préfère après réflexion ne pas trop m’avancer sur le terrain. N’empêche, je dois bien avouer que Thanatomorphose est une des expériences cinématographiques les plus viscérales que j’ai vécues. Ce récit exposant la décomposition d’une jeune femme ne laisse pas indifférent. Et malgré son budget modeste, le film fonctionne très bien. D’ailleurs, le travail sonore de Patrick Brissette, tout comme les maquillages et effets spéciaux conçus par les talentueux et compétents David Scherer et Rémy Couture, épatent (ou dégoûtent) par leur réalisme. Certains établiront, avec raison, quelques parallèles avec l’univers de Cronenberg et celui de von Trier. On y retrouve également une dynamique évoquant Hellraiser, sans oublier Nekromantik, une des influences souvent citées par Falardeau.

Complétant un cycle entamé avec ses courts-métrages (La petite mortPurgatoryComing Home et Crépuscule), Falardeau va au bout de ses thèmes de prédilections soit le sexe, la mort, le gore et les fluides corporels. Une chose est claire, c’est qu’avec ce Thanatomorphose, on ne pourra reprocher à son réalisateur de ne pas assumer entièrement le genre. On pourra encore moins le blâmer quant à l’authenticité de sa démarche. Enfin, tout ceci pour vous signifier que les amateurs de cinéma d’horreur en quête de propositions hors normes ne devraient, sous aucun prétexte, se priver du visionnement de ce film.

Thanatomorphose poursuit sa tournée des festivals. Une sortie DVD est prévue pour la fin de l’année 2013.