Jean-Pierre Séguin : Regarder de plus près
Jean-Pierre Séguin fait encore une fois montre d’une minutie remarquable avec son exposition à Langage Plus
Avec 1040 tableaux, Jean-Pierre Séguin nous présente à Alma une exposition qui donne étrangement l’impression d’être plus dépouillée que celle qu’il nous avait présentée au CNE il y a quelques mois. Artiste à contre-courant, portraitiste assumé qui ne s’est jamais préoccupé de la baisse de popularité du figuratif, il semble s’inspirer de réalités particulièrement actuelles, comme la pixellisation ou la génétique, pour accomplir des effigies que les artistes de la région et ceux qui connaissent le milieu des arts se plairont à reconnaître. Le rapport qu’entretient le minuscule avec l’immense est présenté dans un équilibre délicat: un regard global permet de mieux reconnaître le modèle de l’artiste – ou au moins de le percevoir -, alors qu’il faut s’approcher pour deviner avec quelle précision chaque geste a été fait. Pourtant, le travail de Séguin va au-delà de l’exploit, certes remarquable, d’une minutie époustouflante. Il interroge la perception que l’on a des gens qui nous entourent, et réfléchit à la question de l’identité. N’étant plus monolithique ni unitaire, l’identité se donne plutôt comme le rassemblement de mille particules qui, isolées, n’ont plus rien à voir avec l’ensemble qu’elles composent. Plus particulièrement, la pièce maîtresse de l’exposition propose une mise en abyme intéressante du centre d’artistes, alors que l’image elle-même devient une galerie présentant une multitude de peintures dans un ensemble qui tire son sens de son équilibre et de son agencement.
Jusqu’au 2 avril
À Langage Plus
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